La Troisième Guerre
Canzone
française – La Troisième Guerre – Marco Valdo M.I. – 2013
Histoires
d'Allemagne 98
An
de Grass 99
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Cette aquarelle représentant Mozart père et ses enfants en 1763 est l'un des portraits les plus connus de Carmontelle (Louis Carrogis, dit Louis de Carmontelle ou Carmontelle).
Petite
illustration : les Douze Variations de Mozart. Diverses
interprétations.
Tini
Mathot piano forte http://www.youtube.com/watch?v=4uof7JZI6Oc
Samson
François : http://www.youtube.com/watch?v=C0-U3PQPs3k
Fazil
Say : http://www.youtube.com/watch?v=NUSDpxZgy0I
Ken
Barker : http://www.youtube.com/watch?v=DDMvvelPXj0
Walter
Klien : http://www.youtube.com/watch?v=CH2zlb1pwds
Ingrid
Haebler (1975) : http://www.youtube.com/watch?v=xyhxeo6zLAM
Aldo
Ciccolini : http://www.youtube.com/watch?v=sBj8WOJ91Rc
Giovanni
Alvino : http://www.youtube.com/watch?v=IaE3iqPscno
Olga
Andryushchenko : http://www.youtube.com/watch?v=zRrwhTPh1l0
Steveen
Lubin (1998) : http://www.youtube.com/watch?v=fGGWtz_v6xM
Aaron
Silver : http://www.youtube.com/watch?v=0vaVgBjLl-E
Élisabeth
Sombart : http://vimeo.com/9883932
Cette
Histoire d'Allemagne est la dernière de celles que contient le
kaléidoscope de Günter Grass ; elle est racontée en duo par la
mère ressuscitée de la volonté du fils et par le fils lui-même.
C'est un dialogue entre une morte et un survivant. C'est la chanson
de la dernière année du vingtième siècle et elle projette une
lueur inquiétante sur ce que sera le siècle suivant... Celui que
nous vivons à présent. Hic et nunc... Ici et maintenant. Encore une
fois, la chanson se tourne vers des antiennes populaires et elle
reprend comme refrain presque mot pour mot un petit sizain écrit il
y a bien longtemps et porté par une musique de Mozart ; une musique
elle-même reprise, semble-t-il, de la tradition populaire française
par le compositeur autrichien, qui en fit douze variations. Et ainsi,
cette fois, le musicien ne sera pas en retard...
Je
te cite immédiatement le texte de ce petit sizain :
«
Quand trois poules vont au champ
La
première va devant
La
seconde suit la première
La
troisième vient la dernière
Quand
trois poules vont au champ
La
première va devant. »
Ah,
vous dirais-je, Marco Valdo M.I. mon ami, que je connais cette
chanson et que j'en connais également d’autres sizains... C'est
une chanson célèbre entre toutes, connue de tous ou presque tous,
ici en Europe.
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Ah_!_vous_dirai-je,_maman ]
Exactement
et c'est pour cela que je l'ai choisie... Mais également car elle
est aussi une sorte de dialogue entre un enfant et sa maman. Ce qui
est précisément notre propos. Et j'ai voulu placer ce finale du
siècle d'Histoires d'Allemagne sous la bonne influence de ce
musicien qui malgré son génie fut asservi toute sa vie... par les
puissants et à l'argent. Ce qui entraîna, sans aucun doute, sa fin
misérable. Et comme on le sait, cette forme d'asservissement est une
des plaies qui depuis des temps immémoriaux assaillent l'humaine
nation.
Oh
oui, Marco Valdo M.I., mon ami, la misère remonte à la plus haute
Antiquité. Elle est fille de la Guerre de Cent Mille Ans [[7951]]
que les riches font aux pauvres afin de les tenir à la gorge, de les
transformer en fourmis dociles œuvrant sans répit à accroître les
profits et les richesses... Ils entendent, ces riches barbares,
confiner l'espèce en une gigantesque fourmilière à la botte et
sans aucune honte, écraser toute tentative d’humanisation. Ils
louvoient, ils mentent, ils trompent, ils camouflent leur guerre sous
le nom de paix, ils présentent leur colonisation de l'homme sous le
nom de progrès, ils désignent leur particulière prospérité sous
le nom de croissance, terme à vocation générale ; ils sont pour le
développement, surtout s'il est durable. Angoissés, ils se répètent
comme Maria Letizia Bonaparte, née Maria-Letizia Ramolino : «
Pourvu que ça dure ! ». En attendant, ils susurrent aux oreilles
inquiètes l'air de la collaboration... Ils entretiennent des
mercenaires pour veiller à leurs affaires... Ils rejettent avec
dédain toute idée de morale, de conscience. Quand ils prêchent la
liberté, c'est pour justifier leurs exactions et leurs privilèges ;
c'est la liberté d'entreprendre, c'est la liberté d'exploiter...
Ils répandent l'idée qu'il faut créer de la richesse... comme si
on pouvait créer de la richesse sans en même temps et par cela
même, de manière exponentielle, créer de la misère. Créer de la
richesse : on comprend aisément pourquoi... Eux, ils ne créent
rien, ce sont des parasites, ils vivent sur le dos des gens; ils
accaparent le temps, le travail, la vie des autres.
Mais
revenons, si tu veux bien à notre chanson où les personnages qui se
répondent, à savoir la mère et l'enfant, ne sont autres que Günter
Grass et sa maman qu'il fait revivre pour la cause. Il est vrai que
comme chaque fois, j'ai amené d'autres éléments et refait une
histoire d'Allemagne, vue d'aujourd'hui et c'est bien le moins, par
mes yeux. En fait, il s'agit de l'année 1999, donc la dernière du
siècle et quand j'aurai fini (il m'en reste quelques unes à faire,
car j'ai sauté quelques années et d'ailleurs, je vais combler ces
vides), il y en aura cent et deux de ces Histoires : cent tirées de
Günter Grass et deux tirées des Bananes de Königsberg d'Alexandre
Vialatte
[http://www.dailymotion.com/video/xnsipo_helene-babu-lecture-bananes-de-konigsberg-partie-1-sur-2_news]
et
[http://www.dailymotion.com/video/xnsixs_helene-babu-lecture-bananes-de-konigsberg-partie-2-sur-2_news].
Donc,
un fils, pour les besoins de la cause, ressuscite sa mère, qui eût
été centenaire, s'il n'y avait eu ce foutu cancer qui l’emporta.
Il lui demande de raconter sa vie... Elle se remémore : il y eut la
guerre, puis la guerre et enfin, la paix, nouvelle forme de la guerre
et le cortège des morts : le grand-père, les oncles, la mère. Et
puis, maintenant...
…
Regardez
ce qu'ils font aux Grecs, aux Portugais, aux Espagnols... Ils vous le
feront bientôt, s'ils n'ont déjà commencé... Voyons dès lors,
cette chanson et puis, dans la foulée, reprenons notre tâche et
recommençons à tisser, tels les canuts [[7841]] le linceul de ce
vieux monde guerrier, barbare, louvoyant, menteur, trompeur,
ambitieux, avide, riche, mortifère et cacochyme.
Heureusement
!
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Quand
trois guerres vont au champ
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
Ah !
vous souvenez-vous, maman,
De la guerre d'il y a cent ans.
Papa veut que je raisonne,
Comme une grande personne.
Moi, je dis que les bonbons
Valent mieux que les canons.
De la guerre d'il y a cent ans.
Papa veut que je raisonne,
Comme une grande personne.
Moi, je dis que les bonbons
Valent mieux que les canons.
C'était
la guerre tout le temps
Avec
des pauses par moment
Papa
faisait des fusils à l'usine
Il
est mort d'une balle dans la poitrine
Ses
deux frères également
Ont
fini soudainement.
Quand
trois guerres vont au champ
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
C'était
encore la première
Quand
est morte ta grand-mère
Comme
il fallait bien manger
Moi,
j'ai vendu du café
Puis
avec Willy, on s'est mariés
Puis
sont venus les deux bébés...
Ah !
racontez-moi, maman,
Les histoires de ce temps.
Les histoires de ce temps.
Les
gens chantaient en riant
Le moi de mai rend heureux
Le moi de mai rend heureux
D'un
florin, il en fera deux...
Mais
des florins, il n'y en a plus eu
La
guerre nous est tombée dessus.
Quand
trois guerres vont au champ
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
Ainsi
est venue la deuxième
Les
morts sont toujours les mêmes
On
a eu les rationnements
Puis,
ce furent les enterrements
Mais
c'était il y a longtemps
C'est
plus pareil maintenant.
Ah !
vous dirai-je, maman,
Ce qui cause mon tourment
Avec la paix, c'est merveilleux
Ce qui cause mon tourment
Avec la paix, c'est merveilleux
On
vit de plus en plus vieux
Pour les jeunes, c'est différent
Pour les jeunes, c'est différent
Ils
se demandent ce qui les attend
Quand
trois guerres vont au champ
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
Écoutez
bien les enfants
Ce
que dit cette bonne maman
Il
y a la guerre depuis si longtemps
Depuis
près de cent mille ans
D'un
côté, les riches et les puissants
De
l'autre, les pauvres et leurs enfants
La
guerre se fait autrement
En
civil, maintenant
On
conquiert par l'argent
Avec
lui, on asservit les gens.
Les
temps ne sont plus les mêmes
Déjà
a commencé la troisième
Quand
trois guerres vont au champ
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
La première va devant
La seconde suit la première
La troisième vient la dernière
Quand trois guerres vont au champ
La première va devant.
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