lundi 7 octobre 2013

ALLEMAGNE ÉVEILLE-TOI !

ALLEMAGNE ÉVEILLE-TOI !

Version française – ÉVEILLE-TOI ! – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson allemande - ALLEMAGNE ÉVEILLE-TOI ! – Kurt Tucholsky – 1930

Poème publié sous le pseudonyme de Theobald Tiger dans l'hebdomadaire illustré antifasciste AIZ, arbeiter-Illustrierte-Zeitung.



Je ne sais si quelqu'un a jamais pensé à mettre en musique cette poésie de Tucholsky, mais je la propose comme chanson parce car elle constitue une réponse directe à un des plus terrifiants hymnes nazis, le « Deutschland erwache ! » (« Allemagne, éveille-toi ! »), comme le « Heil Hitler dir ! » (Salut à toi, Hitler ! - une sorte d'Ave Caesar!) écrit dans les années 20 par Dietrich Eckart, un nazi de la première heure, grand ami de Hitler et son compère de raids, comme le tristement célèbre Putsch de la Brasserie de Munich en 1923.
Un infarctus l'emporta à l'enfer cette année-là et l'ami avec les moustaches lui dédia le second volume de son Mein Kampf…




Ils te creusent une tombe,
Avec l'argent des riches.
Le pays aux mains de ces barbares
Expire ville après ville…
Ils veulent déclencher la guerre civile –
(Que les communistes essayent de le faire !)
Déjà les nazis te tressent une couronne mortuaire – :

Allemagne, ne vois-tu pas cela ?


Ils te rongent dans l'obscurité.
Dans leur lumineux sanctuaire
Tous les jours de l'année
Ils professent le fascisme…
Les juges ne trouvent rien à y redire
(Que les communistes essayent de le faire !)
Les nazis se battent au profit des exploiteurs

Allemagne, ne comprends-tu pas cela ?


En armes, ils te défient,
Tout au travers du pays
Ils trimbalent leurs agents
Inlassablement…
Les grenades d'exercice éclatent…
(Que les communistes essayent de le faire !)
Les nazis énoncent ta condamnation à mort – :

Allemagne, ne pressens-tu pas cela ?


Et des entreprises monte un chœur
De millions de voix de travailleurs :

Nous savons tout. Ils nous enferment.
Nous savons tout. On nous laisse insulter.
Nous sommes dissous, interdits et...
Nous comptons les victimes ; nous comptons les morts.
Aucun ministre ne bronche, quand Hitler parle.
À eux la rue. Contre nous la Cour suprême du Reich.
Nous voyons. Nous entendons. Nous sentons le prochain krach.

Et quand l'Allemagne dort – :
Nous sommes éveillés !


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