Dis
à ton fils
Chanson
française – Dis à ton fils – Marianne Mille et Maurice Dulac –
1972
Paroles:
Boris Bergmann, arrangement d'après traditionnel: Anne-Marie GarciaRegarde, Lucien l'âne mon ami, une chanson où il est question d'un mulet... Ce compagnon de toutes les infortunes, ce transporteur à tout faire... Ce « somaro », tout comme toi... et moi. Dans les Andes, car l'histoire que raconte cette chanson se déroule dans les Andes, dans les montagnes de cette Amérique latine écrasée et exploitée... D'abord, par les envahisseurs venus d'Ibérie... Puis, malgré ses tentatives de libération, à nouveau mise sous la coupe par son grand voisin du Nord. Et l'affaire n'est pas finie... Mais c'était là plutôt le sujet d'une autre chanson de Marianne Mille et Maurice Dulac, que je t'ai présentée l'autre jour et qui s'intitule « Libertad » [[45019]].
Je me souviens très bien de Libertad... Une fort belle chanson et en quelque sorte historique... Nombreuses ont été les révoltes et les révolutions des Latino-américains contre leurs dominateurs étrangers... Mais c'était souvent pour tomber sous la coupe de dominateurs locaux...
Tu as parfaitement raison, Lucien l'âne mon ami... Mais cette deuxième chanson de Marianne Mille et Maurice Dulac vient combler cette lacune. En gros, elle dit la vérité toute crue :
« Nous serons libres demain
Mais demain, il va falloir se lever
Je sais bien, il faut planter le café ».
Ainsi, avec l'air de n'y pas toucher, la chanson met le doigt sur ce qui fait problème dans les luttes pour l'indépendance nationale... Un leurre évidemment quand le paysan se retrouve gros jean comme devant, soumis aux lois du « marché ».
Pourquoi cultiver du café ?, dit Lucien l'âne en ouvrant ses yeux comme des bouches de volcan. Ça ne se mange pas …
De fait, mais le commece international et ses aigrefins ont besoin de matières premières et se fichent comme d'une guigne de la subsistance des paysans... En cela, tu as raison, le temps et la terre consacrés à cultiver le café... pour le confort d'autres pourraient utilement être employés par les paysans pour assurer leur propre subsistance... mais, remarque ceci Lucien l'âne mon ami, que le paysan libéré peut tout aussi bien se retrouver soumis tout simplement aux lois « nationales » des puissants et des riches du pays, de ceux qui ont réussi à tirer profit de la « révolution »... pour laquelle bien des paysans sont morts au cri de « libertad ». Évidemment, les paysans se sont battus car ils croyaient que la « libertad », l'indépendance allait leur assurer un meilleur destin... Ils ont cru aussi que celui d'entre eux qui mourrait dans cette lutte ne serait pas mort pour rien. Et c'est le cas, il est mort pour installer ses (nouveaux) dominateurs...
Ça me fait penser à la « libération » de la Sicile et du Sud italien par Garibaldi... et de façon plus générale, par exemple, à la libération de l'Europe par les Zétazunis... Depuis, c'est la soumission atlantique... REGARDEZ CE QU'ILS ONT FAIT AUX GRECS... et ce n'est pas fini. Au fait, combien coûte un F.35 ? Cette libération fut un jeu de dupes... Comme j'ai dit un jour face à l'évolution de l'Europe : « Mais qui donc a gagné la guerre ? » Cependant, la vraie question demeure : comment mettre fin à cette guerre de cent mille ans ? Comment mettre fin à cette course incessante après la richesse, car c'est elle la vraie responsable de tout ce gâchis... Mais quand donc les humains le comprendront-ils et se décideront-ils à y mettre fin ? Enfin, il me semble qu'au brésil, par exemple, de ces temps-ci, ça commence à remuer... Et nous, nous, en attendant, tissons le linceul de ce vieux monde où les libérateurs viennent imposer leurs lois, où les révolutionnaires instaurent la réaction et où le paysan et le pauvre – c'est-à-dire le pauvre des villes et le pauvre des campagnes... sont toujours grugés, ce vieux monde trompeur, menteur et mensonger, prometteur de liberté, vendeur de libre concurrence et de libre exploitation des choses, des biens, des animaux et des gens et de surcroît, cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
La nuit va bientôt tomber
- Laisse-le jouer près de l'eau
Le maïs est encore chaud
- Mais demain, il va falloir se lever
- Je sais bien, il faut planter le café
Dis à ton fils qu'il doit rentrer
Je voudrais bien lui parler
- Je crois qu'il n'est pas encore temps
Ce n'est jamais qu'un enfant
- Mais demain il faudra bien qu'il apprenne
- Son chemin est fait de sang et de peine
Dis à ton fils qu'il doit rentrer
Le mulet est déjà prêt
- Il a son fusil sur le dos
Il t'attend près du ruisseau
- Dès demain nous serons dans la montagne
- Je sais bien, et que Dieu vous accompagne
Tu vois, ton fils n'est pas rentré,
Les soldats nous l'ont tué
- Je sais bien qu'il n'est pas mort pour rien
Nous serons libres demain
- Mais demain, il va falloir se lever
- Je sais bien, il faut planter le café
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