LE BATEAU
Version française – LE BATEAU – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – La Nave – Alfredo Bandelli
Oh,
Marco Valdo M.I., mon ami, j'aime beaucoup cette chanson ; à
moi qui ai entendu les chansons d'Homère le grand, l'aède aveugle,
l'aède aux multiples histoires, celui-là même qui – il en faut
de la patience – attend encore ses musiciens... Elle rappelle les
aventures d'Ulysse ; dans ses mots, il y a comme un parfum
d'alizés. Il y a là un ton... Une manière de raconter qui
m'enchante...
Certes,
Lucien l'âne mon ami, mais as-tu remarqué le premier couplet ?
Celui où « la tramontane... raconte la longue guerre des
damnés de la terre ». On dirait qu'il chante – tel Homère
précisément aurait pu le faire, la Guerre de Cent Mille Ans que les
riches font aux pauvres afin de leur infliger le joug de la misère
et de multiplier par l'exploitation leurs profits, d'accroître leurs
pouvoirs, d'étendre leurs richesses... Car c'est la richesse et
l'envie qu'elle suscite, la cupidité, l'avidité , l'absence totale
de générosité, de solidarité, de simple humanité qui créent la
misère et son pendant nécessaire, l'esclavage. Ah, l’esclavage
qu'on nomme à présent salariat, contrat, emploi... Mais où est
donc ce fabuleux bateau de Bandelli ? Quand donc
appareillera-t-on ?
Ah,
dit l'âne Lucien en projetant son regard à l'horizon, peut-être
est-il là-bas... En ce là-bas où souffle la brise marine de
Stéphane
Mallarmé... Remembrances de poésie de France...
« Fuir!
là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
…
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!
…
Je
partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature!
...
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots! »
Lève l'ancre pour une exotique nature!
...
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots! »
Moi
aussi, dit Lucien l'âne subitement tout rêveur avec ses yeux dans
l'azur, s'il passait ce bateau, je sauterais de la rive sans
hésitation et j'irais vers le printemps qui se dévoile... Mais
d'ici là, tissons, si tu le veux bien, le linceul de ce monde trop
vieux, trop roide, trop plein de riens, de vides, de néants et
décidément cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Sur
le bateau aux cent voiles
Sans chaînes ni prisons
On ne peut pas voir les saisons
Seul le printemps se dévoile
Sans chaînes ni prisons
On ne peut pas voir les saisons
Seul le printemps se dévoile
On
pourra appareiller sur ce bateau
On pourra même naviguer
Sur ce bateau qui s’éloigne
Au vent de tramontane.
On pourra même naviguer
Sur ce bateau qui s’éloigne
Au vent de tramontane.
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