LA CROISADE DES ENFANTS
Version française — LA CROISADE DES ENFANTS — Marco Valdo M.I. — 2023
Chanson italienne — La crociata dei bambini — Vinicio Capossela — 2023
(2023)
Chanson tirée du poème de Bertolt Brecht DER KINDERKREUZZUG (LA CROISADE DES ENFANTS)(1942).
La vidéo de LA CROCIATA DEI BAMBINI réalisée par le dessinateur Stefano Ricci avec la collaboration d’Ahmed Ben Nessib est assez étonnante par sa technique : dessin à la craie blanche sur papier noir. 4705 images, photographiées une par une, sans l’aide d’aucune technique d’animation numérique.
LA GUERRE ET LA PAIX – UKRAINE 2022
Ceci est un tambour joué par un enfant, le bâton pour le frapper est lumineux comme une allumette enflammée et en fait cet enfant qui joue du tambour cherche la lumière dans un monde d’obscurité, l’obscurité la plus épaisse qui est celle de la guerre.
L’image a été dessinée par Stefano Ricci et, avec 4704 autres images photographiées une par une, des dessins et des mots animés lettre par lettre, il accompagne une chanson : « La croisade des Enfants ».
Elle fait partie de 13 chansons urgentes, d’une urgence qui a surgi il y a un an, quand on s’est rendu compte que le temps que nous pensons avoir n’est pas illimité, mais que nous pouvons tous être balayés par une puissance plus grande et impersonnelle. Je suis donc allé relire Brecht, ses chansons et ses poèmes écrits alors que la nuit tombait sur son pays et que l’ombre de la guerre commençait à assombrir l’Europe. Parmi eux, j’ai trouvé « La Croisade des Enfants », qui se déroule en Pologne en 1939. L’innocence de l’enfance et l’animal sont parmi les victimes les plus insupportables de l’horreur de la guerre.
Nous le publions aujourd’hui et c’est notre façon de dire non à la guerre.
Les enfants à l’aube
Partirent en croisade,
Faces gelées, qui les retrouvera ?
Ils vont au pas,
Pour échapper aux bombes,
Aux soldats et aux tombes.
Couverts de neige et gelés,
Ils fuient la guerre
Par ciel et par terre.
Un gamin veut les guider ;
Il désespère triste
De ne pas trouver
Le chemin, ni la route.
Une grande de onze ans
À une de quatre ans
Tient la main
Et un petit musicien,
Bat sourdement,
Son tambour d’enfant
Pour conjurer
La peur d’être rattrapé.
Et puis vient un chien affamé
Que personne n’a tué.
Pendant ce temps, les écoliers
Sur un pied d’égalité
Avec les professeurs épelaient
P. A. I. X. : Paix.
Ni viande ni pain noir,
Mais il y a la foi et l’espoir.
N’appelez pas voleur qui doit voler
Pour donner de quoi manger.
Contre la faim et le froid,
Il faut de la farine et du bois
Et pas seulement de la bonté.
Les enfants tournent en rond, égarés,
Aucun vivant pour les retrouver,
Seul le ciel les regarde errer.
Ils forment un cercle, une fratrie
De dieux sans but, sans objet,
De dieux sans patrie.
Ils cherchent une terre de paix,
Sans feu, ni dévastée
Comme celle qu’ils ont quittée.
Derrière eux, circonspect,
Vient le cortège à petits pas.
Un soir, dans les bois,
On trouva le chien qui errait,
Il portait une pancarte qui disait :
Nous avons perdu notre chemin,
Suivez le chien
Et s’il vous plaît,
Ne pas le tuer.
Un fermier a trouvé le message,
Mais aucun des enfants sages.
Depuis, un an est passé.
Le chien seul est resté jusqu’à la fin.
Seul le chien est resté : mort de faim.
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