lundi 7 novembre 2022

LES DÉSERTEURS

 

LES DÉSERTEURS



Version française — LES DÉSERTEURS — Marco Valdo M.I. — 2022

Chanson italienne — I disertoriAndrea Sigona — 2022




ENFANTS JOUANT AU SOLDAT

Francisco Goya — 1779





Nous avions des fusils de bois, des mouchoirs sur le visage,

De fausses barbes et des pastels pour faire les Indiens.

Nous avons vu la poudre noire près des grillages,

Nous avons gagné toutes les guerres sans les humains.


On regardait les nuages blancs entre les étoiles,

La pluie trempait nos pantalons, on avait peur.

Et les premières poésies d’amour… Les plus belles…

On criait, riait, plaisantait, on rêvait de deux cœurs.

La guerre arriva pour de vrai et appela aux armes,

Sur nos visages, faim, soif, peur et silence,

Une géométrie de rayons, de tirs et de lumière,

La vie se gelait derrière la lune obscure.


Le laid temps noir arriva entre mille questions

Pour nous, pêcheurs de sel, paysans de rien.

On a compris et vint le jour de fuir au loin

Dans les bois, sur les sentiers ivres vers l’horizon.


À présent, plages et monts reposent certains soldats ;

Le retour est toujours heureux pour qui rentre chez soi.

Comme histoires et utopies, la neige sur les prés fuit

Et ce ciel aujourd’hui, à le voir, on pleure et on maudit.


La guerre s’arrêta pour de bon et on redevint manœuvres.

Et sur chaque visage, fatigue, peur, soif et faim…

Les phares, géométries lointaines de lumière.

Le Duce est pendu, la mort décampe pour rien.


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