LA SOLITUDE
Version française — LA SOLITUDE — Marco Valdo M.I. — 2022
D’après la traduction italienne — LA SOLITUDINE — Gian Piero Testa — 2013
d’une chanson grecque — Η μοναξιά — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 1981
Texte :
Katerina
Gogou
Musique :
Kiriàkos Sfetsas
Disque :
« Sto dromo/Per la strada », 1981
MARCHÉ
PUBLIC à ATHÈNES
Panayiotis Tetsis – 1985 circa
Je me suis mis en tête de traduire autant que possible du recueil de poèmes de Catherine Gogou, " Τώρα να δούμε εσείς τι θα κάνετε/Adesso vediamo cosa farete voi (Poesie 1978 — 2002) (À présent, voyons ce que vous ferez vous) ", publié cette année 2013 par les éditions Kastaniotis, Athènes, et que je possède en version électronique par un heureux coup du sort. Comme je le fais souvent, je commence par les textes mis en musique, ou accompagnés de musique, comme dans le cas de Gogou ; et au fur et à mesure que j’en trouve un qui me semble bon pour notre site, je l’envoie, en espérant qu’il intéressera les visiteurs. La question de savoir si, en fin de compte, il conviendra de réunir les morceaux qui sont séparées pour le moment, sera décidée en temps voulu par les consuls. (gpt)
La solitude…
N’a pas les yeux couleur d’inquiétude
De l’amour troublé.
Elle n’erre pas languide et apathique
Se traînant dans des discothèques
Et
des musées gelés.
Elle n’a pas de cadres jaunes du “bon”
vieux temps.
De boules de naphtaline dans les coffres de grand-maman,
De rubans violets et de chapeaux de paille surannés.
Elle n’écarte pas les jambes avec des rires étouffés,
Un regard bovin, des soupirs sifflants…
Et des dessous troublants.
La solitude
A la couleur des Pakistanais, la solitude
Et on la mesure carreau par carreau,
Morceau par morceau
Au pied de la cheminée.
Par tous les temps,
La tête de sueur trempée,
Dans la file d’attente, elle attend patiemment :
Burnazi — Ag. Varvara — Kokkinia
Toumba — Stavroupoli — Kalamaria.
Elle expire en criant, elle enchaîne les maisons.
Elle s’empare des moyens de production,
Met fin à la propriété.
Le dimanche, elle rend visite aux prisonniers,
Dans la cour, le criminel et le révolutionnaire ont la même allure.
Vendue et achetée : argent, argent, souffle par souffle.
À proximité de la place Klotziàs, au marché aux esclaves.
Au matin, elle se lève.
C’est une putain dans les maisons de mauvaise vie.
C’est le dernier tour de garde de la sentinelle,
Et le dernier kilomètre de la ROUTE NATIONALE — CENTRE
Pour la viande pendue à un crochet de la Bulgarie.
Son sang se tarit et elle ne peut rien d’autre,
Car ils vendent son peuple,
Elle danse pieds nus un zebekiko sur la table,
Tenant dans ses mains gonflées
Une hache bien aiguisée.
La solitude,
Notre solitude, dis-je. Celle dont je parle
Dans nos mains, est une hache,
Au-dessus de vos têtes, elle tourne,
Tourne, tourne, tourne.
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