CEUX QUI ONT ÉTÉ BRISÉS.
CEUX QUI RÉSISTENT.
Version française — CEUX QUI ONT ÉTÉ BRISÉS. CEUX QUI RÉSISTENT. — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — A chi è stato spezzato. A chi resiste. — 2022
d’une chanson grecque — Σ’ όσους σπάσανε. Σ’ όσους κρατάνε. — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 1978
LES DERNIERS ONT POSÉ LEUR TÊTE…
Athènes
— 2022
Nous avons appris que Katerina Gogou avait une grande peur d’être réduite à contempler la mer enfermée dans une pièce, et d’être chantée. Elle avait aussi peur de devenir une “poétesse” ; mais il est un peu difficile, corps d’une pipe, de ne pas l’appeler ainsi. Par ailleurs, ses vers n’ont jamais été vraiment mis en musique, chantés, récités ; ils restent des mots bruts, nus. Αμηλοποίητα, comme on dit dans un de ces mots grecs très difficiles et longs. Katerina, qui se glissait parfois dans un bar avec les cigarettes qu’elle fumait, de vrais mégots, commandait un truc à boire et sortait une feuille de papier et un crayon. Et elle écrivait des choses du genre, dans le temps qu’il lui fallait pour fumer et se jeter un tord-boyaux. [RV]
Écrabouillés par les vagues en colère,
Restes à jamais disséminés
Dans la chambre noire de la terre
L’esprit démantibulé
Par la ronde éternelle
De l’inexorable cours des étoiles,
Les derniers
Ont posé leur tête pâle,
Sacrifice consacré,
Rituel
de temps troubles.
Et il n’y eut plus personne,
Et une neige blanche de silence
A définitivement enseveli les villes.
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