ZAPATA N’EST PAS MORT
Version française — ZAPATA N’EST PAS MORT — Marco Valdo M.I. — 2022
Chanson italienne — Zapata non è morto — Casa del Vento — 2002
ZAPATA N’EST PAS MORT
José Clemente Orozco – 1930
Dialogue maïeutique
Mon cher ami Lucien l’âne, réjouis-toi, gaudeamus, réjouissons-nous : Zapata n’est pas mort. Enfin, façon de parler. C’est le titre d’une chanson de Casa del Vento — Zapata non è morto, chanson d’il y a vingt ans, dont je propose une version française, intitulée fort opportunément ZAPATA N’EST PAS MORT ; mais c’est aussi le titre qu’on pourrait donner au tableau que le peintre mexicain José Clemente Orozco fit déjà en 1930. Façon de parler ou incantation de mémoire, oui, Emiliano Zapata n’est pas mort.
Très bien, répond Lucien l’âne, voilà qui nous réjouit. Mais au fait, qui était ce Zapata, quand a-t-il vécu, qu’a-t-il fait et de quoi est-il mort ? Et puis, que raconte la chanson ?
D’abord, répond Marco Valdo M.I., à tout señor, tout honor, rendons justice à Emiliano Zapata, lequel était né au Mexique en 1879 et y est mort quarante ans plus tard, piégé et assassiné à la suite d’une déshonnête machination, d’une vénale fourberie, d’une trahison. Sur sa tombe, on a écrit :
« À l’homme représentatif de la révolution populaire
À
l’apôtre de l’agrarisme,
au visionnaire qui jamais ne perdit la foi
À
l’immortel
EMILIANO ZAPATA
rendent cet hommage ses
compagnons de lutte. »
Ainsi, comme on peut le voir, il fut et reste, d’ailleurs, un « apôtre de l’agrarisme » (question toujours en suspens de « la terre aux paysans »), un défenseur des paysans pauvres et un animateur de la révolution au Mexique et par-delà, à l’Amérique latine. Quant à la chanson, elle est une sorte de lamentation révolutionnaire et revendicatrice des péons qui réclament terre, justice et liberté. En gros, le programme que promouvait déjà Emiliano Zapata. Aujourd’hui, la misère est toujours encore présente et pesante dans les villages et les campagnes dans le Chiapas et au Mexique et le spectre d’Emiliano Zapata continue à animer la protestation des paysans pauvres bien au-delà du Mexique au travers de l’altermondialisme. Elle indique la filiation directe entre l’Armée Zapatiste de Libération Nationale qui par la prise de San Cristobal de la Casas en 1994, lançait la guérilla dans le Chiapas, menée par le « sous-commandant Marcos ».
Ah, dit Lucien l’âne, voilà un spectre dont l’illumination dure, car il me semble qu’il y a bien un siècle depuis la disparition d’Emiliano Zapata. Et, pour ce que j’en sais, il s’agit d’une phase de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres et aux miséreux afin de maintenir leurs privilèges, de renforcer leur domination et d’accroître leurs richesses. Cela dit, tissons le linceul de ce vieux monde dominateur, exploiteur, inéquitable, inégal et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Pas un jour supplémentaire
De maladie et de douleur,
Assez de la pauvreté et de la misère !
Assez de l’humiliation et du malheur !
Nous avons les dos marqués
Par le pouvoir et par l’histoire.
La lutte révolutionnaire
Dans la jungle Lacandone a commencé.
Les paysans sans terre,
Écrasés par le capital,
La mondialisation et les multinationales.
Se sont organisés.
Jusque dans les villages éloignés,
Le sous-commandant Marcos est là,
Avec nous, il se battra.
Pour que tous, on gagne,
Il a demandé aux montagnes
Justice et liberté.
Justice et liberté !
Non, non, Zapata n’est pas mort !
Avec nous, il se battra encore.
Aux montagnes, il a parlé
De la terre et de la liberté.
Nous sommes partis de San Cristobal
Afin que le monde prenne conscience
Que le choix libéral
A détruit notre existence.
Nous n’avons pas d’hôpital, pas d’écoles
Notre peuple est analphabète
Et les enfants sans hôpital, sans école
Meurent d’infections comme des bêtes.
Le sous-commandant Marcos est là,
Avec nous, il se battra.
Pour que tous, on gagne,
Il a demandé aux montagnes
Justice et liberté,
Justice et liberté !
Somo todos indios del mundo,
Somo todos indios del mundo.
Non, non, Zapata n’est pas mort !
Avec nous, il se bat encore.
Aux montagnes, il a parlé
De la terre et de la liberté.
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