vendredi 3 juin 2022

RAMBLERS BLUES

 

RAMBLERS BLUES



Version française – RAMBLERS BLUES – Marco Valdo M.I. – 2022

Chanson italienne – Ramblers bluesModena City Ramblers – 2004


Album : « Viva la Vida, Muera la Muerte !"


 

 

 

 


 

HISTOIRE DE NOTRE CIVILISATION

Yerka – 2019




 

 

Dialogue maïeutique




Ce RAMBLERS BLUES est une chanson à la fois récente et fort ancienne, dit Marco Valdo M.I., à laquelle j’ai laissé son titre d’origine, même si j’avais en tête de l’intituler : La Nostalgie des Baladins.


Encore un de tes paradoxes, dit Lucien l’âne un peu perplexe, et comme toujours, comme aurait dit François Béranger dans ses Tranches de Vie :


« J’en suis encore à me demander
Après tant et tant d’années,
À quoi ça sert de vivre et tout,
À quoi ça sert en bref d’être né. »


Bref, j’en suis encore à me demander ce que peut cacher cette amphibologique affirmation.


Et tu fais bien, Lucien l’âne mon ami, car il y a de quoi satisfaire ta curiosité ou à défaut, l’exacerber. Donc, considère la date de publication – 2004 et celle d’à présent – 2022. Ça fait dix-huit ans.


Oui, dit Lucien l’âne, c’est court et c’est long et de nos jours, où la production commerciale tend à noyer l’univers entier de produits nouveaux afin de multiplier les ventes et les profits, avec somme conséquence inévitable et irrémédiable la mise au rebut de ce qui est passé, même récemment – la durée de vie d’une chanson est de quelques mois (sauf rarissime exception) dans le meilleur des cas : c’est ça une chanson récente. Au-delà, elle vieillit, elle s’obsolète, elle se désuète et finit (la plupart du temps) dans l’oubli commun, comme en une fosse commune. Seuls certains, parfois, s’en souviennent. Alors, une chanson d’il y a des années, c’est une relique, un vestige, une trace, un sédiment enfouis sous des couches et des couches d’autres chansons ignorées.


Et pour aggraver encore le paradoxe, reprend Marco Valdo M.I., j’ajouterai que c’est en plus une chanson d’un autre temps et une chanson contemporaine.


Comme c’est le cas pour bien des chansons, dit Lucien l’âne, et ce fait donne à ta réflexion une dimension générale et montre, a contrario du système, qu’une chanson n’est jamais morte.


Maintenant, Lucien l’âne mon ami, je pense que tout a été dit et que pour les détails et la dimension poétique, si on veut lui laisser tous ses charmes, il ne reste plus qu’à lire la chanson.


C’est ce que je vais faire, répond et conclut Lucien l’âne, et puis, nous tisserons le linceul de ce vieux monde perclus, obsolète, toujours recommencé comme la mer du Cimetière, désuet et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Il faudrait aiguiser sa vue

Pour comprendre quels sont nos amis ;

Il faudrait rester éveillés

Pour découvrir tous nos ennemis.


On aurait besoin de chaussures neuves

Pour fuir loin, pour partir

Et puis, suivre une trace sinueuse

Pour mieux se perdre, ne jamais revenir.


Il n’est pas besoin d’un photomaton

Pour voir notre évolution ;

Non, pas besoin, non !


Il faudrait s’arrêter à temps,

Ralentir, pas se presser,

On devrait juste écouter,

Changer de chaîne un moment.


On a besoin de repères

Pour explorer notre histoire,

Regarder en arrière et puis, comprendre

Qu’il y a besoin de plus de mémoire ;

Oui, c’est obligatoire.


Il faudrait faire des songes grandioses

Au-delà de l’ennui et des névroses,

Prendre soin, avoir de la patience.

Cela suppose

Qu’enfin, on dispose

De toute cette intelligence.


Il faudrait,

Oui, il faudrait,

Il faudrait un jeu de nouvelles cordes

Pour jouer toujours en désaccord ;

Il faudrait de nouvelles chansons encore,

Avec des mots pour rêver toujours plus fort.


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