BERLIN, TON DANSEUR, C’EST LA MORT !
(FOX MACABRE)
Version française – BERLIN, TON DANSEUR, C’EST LA MORT ! (FOX MACABRE) – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson allemande – Berlin, dein Tänzer ist der Tod ! (Fox Macabre) – Walter Mehring – 1920
Texte :
Walter
Mehring (1896-1981)
Musique :
Friedrich
Hollaender (1896-1976)
Voir
site Totentanz –
Danse Macabre
Une chanson dédiée au Berlin de l’après-guerre (première guerre mondiale), de la République de Weimar, une ville pleine de contradictions, où le désir de liberté et de vie effrénée s’accompagne de la misère la plus profonde et de la répression la plus féroce (contre les militants communistes et Spartacus), le nazisme couvant déjà sous les cendres de la Grande Guerre et l’humiliation de Versailles (le premier coup d’État militaire, le Putsch dit de Kapp, date du 12 mars 1920)…
Une ville qui dansait avec la mort… L’avertissement de Mehring aura sa réponse tragique quelques années plus tard… Quant à lui, détesté par les nazis et en particulier par Goebbels, il a été forcé de fuir à Vienne, puis en France et ensuite aux États-Unis…
DANSE AVEC LA MORT
Dieter M. Weidenbach – 1989
Coup d’œil au cœur de la grande ville,
Le dégoût prend la gorge :
Ils se pressent dans les bars et sur les pistes
Au milieu du fracas des verres !
Comme dans le feu du fox-trot, on oublie
Ce fantôme qui de sa potence nous menace.
Au matin, le journal annonce le meurtre du voleur ;
Et une nouvelle grève à midi ;
L’après-midi, l’agonie des chômeurs
À côté d’un indice des prix.
Comment peut-on danser avec une inconnue
Ou regarder une fée se mettre nue ?
Berlin, ton danseur est la mort !
Berlin, arrête, tu es en danger !
De grève en grève, d’attaque en attaque,
Danse nue, meurtre et macs,
Il te faut t’amuser sans jamais te poser !
Berlin, ton danseur est la mort !
Berlin, arrête, tu es en danger !
Berlin, tu roules avec plaisir dans la merde !
Arrête ! Regarde-toi ! Et réfléchis encore :
Tu ne sens pas la honte dans ton corps,
Tu
boxes, tu jazzes, tu foxes sur
le baril de poudre !
Peintre et barbouilleur des snobs et de la mode,
Le pinceau se rebelle et marque de rouge votre visage,
Des milliers d’yeux de faim se plombent,
Quand de Berlin, vous primez les plus belles jambes.
Écrasé sous le poids des impôts et pourtant sans gouverne,
Traîne dans le monde une épave malade.
L’esprit est bâillonné, le gnome rit,
La nuit, le diable sort en habit !
Sous la terre, rougeoie le fusible, prenez garde !
Pendant
le fox-trot, une coupure
et puis, c’est la nuit !
Berlin, ton danseur est la mort !
Berlin, arrête, tu es en danger !
De grève en grève, d’attaque en attaque,
Danse nue, meurtre et macs,
Il te faut t’amuser sans jamais te poser !
Berlin, ton danseur est la mort !
Berlin, arrête, tu es en danger !
Berlin, tu roules avec plaisir dans la merde !
Arrête ! Regarde-toi ! Et réfléchis encore :
Ne sens-tu pas la honte dans ton corps ?
Tu boxes, tu jazzes, tu foxes sur le baril de poudre !
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