ARMANDO ET PRIMO
Version française – ARMANDO ET PRIMO – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson italienne – Armando e Primo – Tullio Bugari – 2021
Texte : Tullio Bugari,
Musique : Silvano Staffolani,
Interprété par le Duo Acefalo (Silvano Staffolani et Lorenzo Cantori).
Dédié à Armando Magnani et Primo Panti, qui ont été fusillés les 8 et 9 février 1944, au même endroit et à quelques heures d’intervalle, dans la Via delle Orfane à Jesi (Ancône).
FUSILLÉS
Francisco Goya – 1810
Armando Magnani et Primo Panti ont été fusillés les 8 et 9 février 1944, au même endroit et à quelques heures d’intervalle, dans la Via delle Orfane à Jesi (Ancône). L’un d’eux a été abattu par une mitrailleuse, dont les tirs ont laissé des traces sur le mur, qui sont encore visibles aujourd’hui, comme un visage qui s’y imprime et semble vous regarder lorsque vous passez devant, et qui fait de ce mur un véritable monument à la mémoire, à préserver.
De l’Atlas des massacres nazis-fascistes :
La
répression nazie-fasciste dans la région de Jesi devient plus dure
et impitoyable après l’assassinat, le 17 janvier 1944, du
fondateur du Fascio républicain de Jesi, Antonio Blasetti, abattu
sur le pas de sa porte. Le commissaire de police a probablement
attribué l’événement aux partisans opérant dans la ville et a
organisé les funérailles avec un grand nombre d’hommes afin
d’éviter de nouvelles attaques. À la suite de cet épisode, un
bureau politique fasciste est créé à Jesi avec pour mission
spécifique de surveiller l’activité des partisans dans les
Apennins centraux par le biais d’infiltrés et d’espions. Cette
action d’espionnage a probablement conduit à la capture d’Armando
Magnani et de Primo Panti qui, à un jour d’intervalle, ont été
abattus dans la Via XX Settembre devant le mur du jardin de
l’orphelinat.
Accusé d’avoir participé au vol de blé dans le magasin de Staffolo pour le distribuer à la population civile, Armando Magnani est fait prisonnier avec un autre partisan, Augusto Bernacchia, en faveur duquel interviennent les prêtres Don Arduino Rettaroli et Don Gino Paoletti. Grâce à eux, Bernacchia (né le 13/11/1911 à Jesi, partisan combattant, Gap Jesi, 20/09/1943 – 18/07/1944, grade de commandant adjoint de division – capitaine, reconnu à lui le 21/05/1946 à Ancône) a eu la vie sauve, mais il a dû assister à l’exécution de Magnani au matin du 8 février 1944, dont le corps a été laissé sous la pluie jusqu’au soir.
Le lendemain, c’est le tour de Primo Panti, un échappé de Jesi, capturé lors d’une rafle à Staffolo le 7 février, pour qui l’intervention de l’évêque Falcinelli auprès du commandement fasciste n’a servi à rien. Il dira plus tard : « Même les Allemands m’ont accordé la grâce de sauver la vie de deux jeunes Italiens. La même grâce ne m’a pas été accordée par les « Italiens pour les Italiens ».
Dans le mur où les tirs ont eu lieu, les marques des balles sont encore visibles aujourd’hui.
Voici l’histoire, l’histoire d’un mur marqué,
Qui a vu la vie lui passer sous le nez,
Il a même vu la mort tomber à ses pieds.
C’est l’histoire de deux partisans fusillés
Là au milieu d’un février pluvieux,
En deux jours d’un février pluvieux,
En deux jours d’un février pluvieux.
Le premier est Armando qu’ils ont pris à Staffolo.
Quelqu’un a volé le blé dans l’entrepôt
Pour le donner aux gens qui souffrent de la faim.
Ils l’ont abattu à dix heures du matin
Et laissé là jusqu’à sept heures du soir.
Au pied du mur jusqu’à sept heures du soir,
Au pied du mur jusqu’à sept heures du soir.
Voici le tour de Primo après quelques heures.
C’est un maçon, il construit des murs.
Une rafale de mitrailleuse à cinq heures.
Aujourd’hui, on voit les marques sur le mur.
Ils l’ont laissé là, seul, pendant toute la nuit.
La pluie a lavé le sang dans l’obscur de la nuit.
La pluie a lavé le sang dans l’obscur de la nuit.
Au matin, une femme s’en va sans se douter de rien.
Quelque chose s’est passé dans la rue des Orphelins,
Au pied du mur, un homme est couché.
C’est son mari, le corps détrempé.
Elle aurait aimé le laver et pas la pluie.
Le corps de son mari et pas la pluie,
Le corps de son mari et pas la pluie.
Voilà l’histoire, l’histoire d’un mur marqué,
Qui a vu la vie lui passer sous le nez,
Il a même vu la mort tomber à ses pieds.
C’est l’histoire de deux partisans fusillés
Là au milieu d’un février pluvieux,
En deux jours d’un février pluvieux,
En deux jours d’un février pluvieux.
Le mur garde encore aujourd’hui leur mémoire.
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