jeudi 25 février 2021

RESPIRATION

RESPIRATION

Version française – RESPIRATION – Marco Valdo M.I. – 2021

Chanson italienne – Fatemi respirareUgo Mazzei – 2012



La Migration des oies

Elisabeth Nourse - 1883





Dialogue maïeutique


Comme tu l’auras sans doute ressenti, Lucien l’âne mon ami, comme à peu près tout le monde de par le monde, notre monde est de plus en plus irrespirable et pas seulement au milieu des grandes concentrations de population que sont les mégapoles et les pollutions envahissent les plus profonds océans et les plus hautes montagnes.


Certes, dit Lucien l’âne, je me souviens encore du bon temps où on pouvait courir le nez en l’air sans être incommodé par les relents de combustions diverses Bien sûr, il y avait les feux, les foyers et les âtres, il y avait aussi d’autres odeurs tenaces dans les cités et les hameaux, mais c’étaient – si on peut faire la distinction – des odeurs naturelles. Ça sentait les excréments et la pourriture ; il n’est pas si ancien le temps où, même ici, les égouts n’existaient pas. Mais aussi, la plupart es gens vivaient en dehors des villes.


Cela posé, dit Marco Valdo M.I., cette chanson intitulée en son origine italienne : « Fatemi respirare » (Faites-moi respirer), je l’ai nommée Respiration. C’est l’essentiel de sa revendication, car c’est là une chanson qui revendique et qui, telle une Cassandre contemporaine, prévient. Tout comme sa consœur « LA FIN » (Armageddon), œuvre du même auteur, elle alerte sur les dangers que l’activité humaine fait courir à tout ce qui est vivant sur la planète. Elle dit en substance ce que disent les climatologues : le monde terrestre s’empoisonne de façon accélérée et il faudrait faire (avant qu’il ne soit trop tard) quelque chose pour arrêter cette dégradation générale. Le vrai drame, c’est – contrairement à par exemple, une pandémie, on ne verra les vrais dégâts que longtemps après que les fauteurs auront disparus. À l’échelle de la durée d’une vie humaine, ce sont des processus lents.


Comme s’ils allaient tous les jours au restaurant ou comme s’ils occupaient la maison sans se soucier de l’entretenir, ni des dégradations, et laissaient la note à leurs enfants, demande Lucien l’âne. J’en connais que ne seront pas contents.


C’est pire que ça, dit Marco Valdo M.I., c’est un peu comme si on vivait à crédit et que ce seront les successeurs qui seront tenus de supporter le poids du remboursement avec les intérêts cumulés.


Mais, dit Lucien l’âne, il est des gens qui disent que tout ça n’est pas vrai.


Évidemment, répond Marco Valdo M.I., qu’il y en a qui disent que ce n’est pas vrai, mais ils le disent pour protéger leurs intérêts ou ceux des gens qu’ils servent. Et la chanson leur répond :

« Ce sera ainsi, en vérité, je vous le dis,

On ne peut s’asseoir sur ces ennuis,

Ces tonnes de brut dans la mer,

L’incendie d’une base nucléaire.

Cessez de vous nourrir de mensonges,

Nous payons tout cela de notre vie. »


Ensuite, elle donne à réfléchir :


« Nous avons des yeux pour regarder,

Et des bouches pour parler,

Et des têtes pour penser.

Tout ça n’est pas sans raison,

Respiration ! »


Protéger leurs intérêts ou ceux des gens qu’ils servent, conclut Lucien l’âne, c’est un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de garantir leurs privilèges, promouvoir leurs intérêts, accroître leur domination, renforcer leurs pouvoirs et faire croître et multiplier leurs richesses. D’une certaine manière, l’humanité va se suicider par l’avidité de certains de ses membres, par l’inconscience, réelle ou feinte, de tant d’autres. Rares sont ceux qui n’en veulent pas plus, toujours plus. L’humanité envahit la terre entière et elle la rongera jusqu’à l’os et même, elle le brisera pour sucer la moelle. Ainsi, le seul ennui, c’est qu’elle entraînera dans sa dégringolade presque tout ce qui vit ou survit encore sur la planète. Décidément, la respiration est essentielle et cette chanson n’est pas sans raison. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde décati, oppressé, suant, puant et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Respiration.

Tout ça n’est pas raison.

Aux pôles, un vent tropical peste.

Alors que le ciel change de couleur,

Nos yeux suent de pleurs.

Laissez tomber tout le reste.

Pensez à votre futur,

À tout votre futur.

Pour que les oiseaux puissent migrer

Dans la même direction en volant,

Pour qu’une étoile puisse illuminer

La route d’un bateau perdu dans l’océan,

Il faut que tous les braves gens

Qui n’ont rien fait jusqu’à présent

Commencent à travailler,

Commencent à travailler.


À ce point, il ne reste plus de temps,

Il n’y a plus d’espace dans le firmament.

Quand la vie nous présentera l’addition,

Nous plongerons dans un lac en fusion.

Faisons en sorte de pouvoir retrouver,

Dans un futur à recomposer,

La lune au milieu de la mer,

La lune au milieu de la mer.


Et laissez-moi
laisser couler mon sang

Pour arroser une prairie de mots vermeils

Et qu’on gouverne bien cependant,

Qu’on libère la lumière du soleil

Dans une lueur d’uranium et d’amiante blonde

Comme un fol éclat sur le monde,

Sur toutes les personnes,

Sur des millions de personnes.


Parfois, il suffit d’une caresse
au vent

Pour embrasser le globe entier,

Et qu’il reste seulement à regretter

De n’avoir pas agi à temps

Dans cette course à la démocratie

Vers une captivité libérée,

Une lente amnésie

Et des larmes désespérées.


Ce sera ainsi, en vérité, je vous le dis,

On ne peut s’asseoir sur ces ennuis,

Ces tonnes de brut dans la mer,

L’incendie d’une base nucléaire.

Cessez de vous nourrir de mensonges,

Nous payons tout cela de notre vie.

Nous avons une voix pour qu’on crie

Et de merveilleux songes,

Et des gens à éduquer,

Nous avons des yeux pour regarder,

Et des bouches pour parler,

Et des têtes pour penser.


Tout ça n’est pas sans raison,

Respiration !

mardi 23 février 2021

LE PAYS FANTÔME


LE PAYS FANTÔME


Version française – LE PAYS FANTÔME – Marco Valdo M.I. – 2021

Chanson italienne – Il paese che non c’eraAlessio Arena(2020)


Dans Mulberry, les enfants vont nu-pieds



Dialogue Maïeutique


Ah, Lucien l’âne mon ami, toujours cette question de titre, mais pas seulement ; déjà le titre lui-même me posait question. Il ne devait sans doute pas rendre même son dans ma tête que dans celle de l’auteur italien : Alessio Arena. Littéralement, il aurait fallu traduire : « Il paese che non c’era » par « Le pays qui n’était pas », ou quelque chose comme ça. Mais, comme j’ai dit, moi, ça ne m’allait pas. Bref, j’ai opté pour « Le pays fantôme » ; on peut toujours dire que ce n’est pas ça, que c’est même tout autre chose. Je le sais bien, c’est la raison pour laquelle je ne me targue jamais ou presque de traduire et que je précise chaque fois qu’il s’agit d’une version française et pour être plus précis encore, de ma version française. Il y en a tant d’autres possibles. Je considère de même qu’elle (comme toutes les versions) est une œuvre à part entière et non une copie dupliquée dans une autre langue. D’ailleurs, même les traducteurs automatiques produisent des versions très différentes (souvent étonnantes) d’un même texte – sauf peut-être dans des matières techniques ; mais c’est une autre histoire. Il est d’ailleurs très amusant de faire traduire par un de ces traducteurs (ou plusieurs) un texte, puis de faire retraduire leur traduction dans la langue d’origine. Pour en revenir à la chanson, les deux premiers vers de cette chanson, me rappellent par le ton précisément ces deux vers de Rocco Scotellaro :


« È fatto giorno, siamo entrati in giuoco anche noi
con i panni e le scarpe e le facce che avevamo. »

« Le jour s’est levé, nous sommes entrés dans le jeu nous aussi.
Avec les vêtements et les souliers et les faces que nous avions. »


Oh, dit Lucien l’âne, voilà qui m’intéresse. Cependant, comme le titre est un mystère, il serait bien que tu me parles du reste.


Eh bien, allons-y, dit Marco Valdo M.I. ; tout d’abord, l’explication que donne l’auteur Alessio Arena – un Napolitain, exilé à Barcelone, pèlerinant dans le désert de l’Atacama au nord du Chili – est que « pays fantôme », ainsi que je l’ai nommé, est le pays des utopies qui font bouger le monde. Il y a donc : New York (Mulberry street dans Little Italy), Buenos Aires (Argentine), le désert d’Atacama (Chili), Berlin (Allemagne), une côte en Méditerranée orientale (Liban ou Turquie), Calcutta (Inde), à Ramallah (Palestine), à Montevideo (Uruguay), à Addis-Abeba (Éthiopie), tels sont les lieux que cite la chanson, mais il en est bien d’autres, pareils, meilleurs ou pires, je ne sais. Ça dépend.


Oui, dit Lucien l’âne, ça dépend, de même que l’Argentine n’est pas le Pérou, il en est ainsi pour tous les lieux du monde et depuis des millénaires – je le sais d’expérience – les humains transhument des plaines aux montagnes, des forêts aux marais, et par les fleuves et par les mers, ils s’en vont d’un continent à l’autre. Il ne faudrait pas perdre de vue aussi que ces transhumances s’étalent sur des générations ou des dizaines de générations. Alors, vu ainsi, le mouvement des humains s’apparente à la dérive des continents et à la tectonique des plaques. Il y a des frottements.


Oui, Lucien l’âne mon ami, ça ressemble à ça. Et la plupart du temps, derrière ces glissements de populations, il y a la misère, le manque d’eau, la faim, la guerre, l’intolérance religieuse, la religion et ses « autels de la foi » ou je ne sais quelle idée de supériorité des uns sur les autres. Et la chanson le résume ainsi :


« C’est l’histoire du monde,

Nous sommes les enfants d’un exode constant,

Le rêve des migrations traverse les temps,

La chimère du pays fantôme danse une ronde. »


Mais comme je le dis souvent, la chanson dit mieux et plus de choses encore. Elle dit notamment :


« Nous sommes les voyageurs

En route vers la mer mineure. »


Je me suis demandé ce qu’était cette « mer mineure » (mare minore), car elle n’apparaît sur aucune carte, du moins sous ce nom. Alors, pour que tu ne doives pas chercher, je te dirai que c’est celle que tu connais, autour de laquelle tu tournes depuis tant de temps.


Alors, dit Lucien l’âne, ce serait la bonne vieille Méditerranée, la mer au milieu des terres. D’accord, mais alors que viennent faire l’Inde, l’Uruguay, l’Atacama ?


Oh, répond Marco Valdo M.I., l’explication qu’en donne l’auteur est simple :


« interview : Il mondo che si muove

Sono canzoni incise tra la Spagna, il Cile e Napoli, sempre inventando questo mare nostrum allargato e si chiamerà “Il mare minore” perché racconterà di una migrazione verso casa. »

Autrement dit :


« interview : Le monde qui bouge

Ce sont des chansons enregistrées entre l’Espagne, le Chili et Naples, en inventant toujours cette mare nostrum élargie et qu’on appellera « Il mare minore » parce qu’elle parlera d’une migration vers chez soi. »


Ce serait en somme, une émigration élastique ou boomerang qui revient à son centre – « il mare minore – le « mare nostrum » des Romains – la « mer mineure ».


Bien sûr, la chanson dit bien des choses, j’irai les voir de près, dit Lucien l’âne. Cependant, cette vision de la « mer mineure » et le retour au « centre » me paraissent quand même fort autocentrés et ne rendent compte que d’une petite partie du vaste et chaotique mouvement perpétuel de la migration. En quelque sorte, dans ce chaos migratoire, le « chez soi » est partout où on se trouve ; on se transporte toujours avec soi-même et dans la migration, la seule chose qui reste, c’est soi. Quant à nous, tisserands du temps, tissons le linceul de ce vieux monde bardé de misère, rongé de haine, inconscient, ignorant de son destin et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane







Le ciel s’était fait obscur

La ville semblait un noyau d’olive dur.

Croûtes de pain noir, les yeux fatigués,

Dans Mulberry, les enfants vont nu-pieds.

Mains vides et musique rythmée,

Nouveau drapeau, dans la fumée

De New York étouffée.



Des réfugiés albanais à Buenos Aires,

Des Turcs et des Croates à la messe

Dans le désert de l’Atacama.

Des étudiants anglais et des exilés de Cuba

Sautent par-dessus les derniers parpaings

Du mur de Berlin.

Des mères syriennes implorent une bouffée

D’air à la déesse Méditerranée.


Personne ne peut nous obliger

À contenir la vie dans les confins de la faim.

C’est un mouvement inné,

Inscrit dans les lignes de la main du destin.

C’est l’histoire du monde,

Nous sommes les enfants d’un exode constant,

Le rêve des migrations traverse les temps,

La chimère du pays fantôme danse une ronde.


Ce sont les mêmes autels de la foi

À Calcutta, à Ramallah, à Montevideo, à Addis-Abeba.

Partout sur Terre, dans les lieux les plus distants,

L’homme cherche sa voie pour prospérer,

Espérant et chantant,

Même dans une autre langue, sa liberté.


Je trouve vraiment insultants

Cet orgueil d’ostentatoire identité,

Cette prétention de pureté.

Toutes les nations mentent en mêlant

Au passé leurs propres vérités.

Nous sommes les voyageurs

En route vers la mer mineure.


Personne ne peut nous obliger

À contenir la vie dans les confins de la faim.

C’est un mouvement inné,

Inscrit dans les lignes de la main du destin.

C’est l’histoire du monde,

Nous sommes les enfants d’un exode constant,

Le rêve des migrations traverse les temps,

La chimère du pays fantôme danse une ronde.

vendredi 19 février 2021

LA FIN


LA FIN



Version française – LA FIN – Marco Valdo M.I. – 2021

Chanson italienne – ArmageddonUgo Mazzei – 2012









Dialogue maïeutique


C’est La Fin, dit Marco Valdo M.I.


La fin, dit Lucien l’âne, la fin de quoi ? Ce n’est quand même pas la fin de tout ?


Rassure-toi, Lucien l’âne mon ami, c’est seulement la fin du monde, chose qui n’est pas la fin de tout. Donc, La Fin est une chanson sur la fin du monde à laquelle – pour ne pas faire dans la grandiloquence – j’ai donné pour la version française ce titre simple. La chanson d’origine, une chanson italienne, porte un titre différent : elle s’intitule Armageddon, un de ces noms abscons en usage chez les prophètes.


Ah oui, dit Lucien l’âne, les prophètes. Il y en a eu beaucoup et pour ce que j’en ai entendu et ce que j’ai vu des conséquences de leurs propos absurdes, ce sont des personnages assez déboussolés et fort dangereux.


En effet, Lucien l’âne mon ami, mais ce n’est pas le sujet de la chanson, qui rapporte le discours de quelqu’une ou quelqu’un qui se trouve sur un atoll tropical et voit éclater une fulmination, une fulguration, une éruption, une explosion gigantesque comme il dut y en avoir à Bikini ou à Mururoa. Tel est le décor.


Et que raconte cette chanson dans ce décor ?, demande Lucien l’âne.


Eh bien, on y revient, dit Marco Valdo M.I. ; je résume : réfugié dans des îles lointaines pour échapper aux errements de la civilisation, le personnage s’adresse à l’autre membre de son couple et propose d’affronter le péril de belle manière avant que d’être emportés enfin.


« Seuls, frémissants, on disparaîtra dans cette fin.

Il n’est plus temps de fuir ; ce soir, on se baisera

Sur un atoll tropical le vent nous emportera enfin. »


Ah, dit Lucien l’âne, de toute façon, il n’y a pas d’autre issue.


Oui, dit Marco Valdo M.I., comme toujours ans la vie : à la fin, il n’y a pas d’autre issue. Retiré le décor un peu apocalyptique, il n’y a rien d’autre que la plus banale des fins.


Oh, conclut Lucien l’âne, qu’il vente, qu’il pleuve, sous le soleil, sous la lune, de jour, de nuit, le résultat est le même. En plus, pour celui qui est passé, rien ne s’est passé. La pièce est finie, rideau. On ne peut s’accrocher à rien, même pas à l’autre. Finalement, un baiser n’y peut rien, le temps s’en va. D’ailleurs, je me souviens d’une chanson française qui parlait aussi d’un vent qui emportera, intitulé e tout simplement : « Le Vent nous portera ». En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde vivant, frémissant, tremblant, râlant et cacochyme.

 

 

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Tempête solaire, explosion stellaire,

Neige en bord de mer, bascule de la Terre,

Fluctuations du temps d’un monde à oublier,

La mer des marins, la mer d’amour à rêver.

Et l’air léger,
maintenant impalpable et sombre,

N’est plus printemps, mais couverture de chaleur.

La pluie s’abat, un linceul blanc couvre l’ombre ;

Et les gens ? Autour d’eux, l’eau change de couleur.


Il n’est plus temps de fuir ; ce soir, on se baisera

Sur un atoll tropical et le vent nous emportera.

Seuls, frémissants, dans cette fin, on disparaîtra.

Injuste, mais bien, car se baiser nous sauvera.


Dormir et se réveiller poussière de sel

Dans l’alambic du néant, bouillie moléculaire.

Demander au président ce qu’il peut y faire

Ne sert à rien, c’est une bulle dans le ciel.


Dans l’imbécillité
ambiante, dire l’essentiel ;

Ne pas rester indifférents, un jour tout ça finira.

Il n’est plus temps de fuir ; ce soir, on se baisera

Accrochés à l’étoile polaire, au souffle gravitationnel.


Après, tout pourrira ; embrassés, on glissera

Dans la tempête planétaire, on s’enfoncera dans cette fin.

Il n’est plus temps de fuir ; ce soir, on se baisera

Sur un atoll tropical le vent nous emportera enfin.


Injuste, mais bien, car se baiser nous sauvera.

Seuls, frémissants, on disparaîtra dans cette fin.

Il n’est plus temps de fuir ; ce soir, on se baisera

Sur un atoll tropical le vent nous emportera enfin.

Injuste, mais bien, car se baiser nous sauvera.