PAS UNE DE MOINS
Version
française – PAS
UNE DE MOINS – Marco
Valdo M.I. – 2019
« Ni
Una Menos » est un cri collectif contre la violence machiste.
Elle est née de la nécessité de dire « Assez de
féminicides ! », car en Argentine, toutes les 30 heures,
une femme est assassinée simplement car elle est une femme. L’appel
venait d’un groupe de journalistes, de militants, d’artistes,
mais il s’est amplifié lorsque la société s’en est emparé et
en a fait une campagne collective. (La campagne)« Ni Una
Menos » a été rejointe par des milliers de personnes, des
centaines d’organisations à travers le pays, des écoles et des
militants de tous les partis politiques. Parce que la demande est
urgente et que le changement est possible, Ni Una Menos s’est
imposée dans l’agenda public et politique.
J’aimerais
avoir de jolies choses à écrire,
Mais
je dois me décider et je me décide à la colère.
Aujourd’hui,
5 femmes ont été assassinées
Et
chaque heure, au moins 20 femmes violées
Au
Guatemala, c’est une journée ordinaire.
Multiplie
et tu sauras pourquoi nous sommes en colère.
Je
ne vais pas me gêner vis-à-vis de ceux qui refusent de comprendre
Que
c’est une urgence et que nous sommes prêtes.
Je
ne suis pas pacifiste, qu’on ne me demande pas des choses que je
n’offre pas.
Je
n’ai pas demandé de piédestal et je ne le mérite pas.
J’en
ai marre de marcher dans la peur, comme les autres.
Je
suis agressive, car c’est ma façon de me défendre.
Moi,
je n’ai pas de privilège qui protège ce corps
Dans
la rue, ils pensent que je suis d’un blanc parfait,
Mais
je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En
mon nom et au nom de mes bisaïeules.
La
guérisseuse après tant de coups, connut la mort,
Car
l’homme qui l’aimait, en réalité la détestait.
L’autre
qui a été abandonnée avec un enfant
Et
quand elle tomba infirme, elle a dû l’envoyer dans un hospice.
Pour
moi, à l’âge de 15 ans.
Une
gifle m’a percé le visage,
Car
aucun humain ne s’est montré
Le
jour où un délinquant a laissé mon téton marqué.
C’est
aussi pour la fillette de 9 ans
Enceinte,
car son frère la viola.
Une
enfant sans droits, car le clergé
Considère
que l’avortement est pire que ce qu’on lui a fait.
Je
m’en tiens aux faits.
Je
ne vais pas expliquer avec des dessins à ces hommes.
Qui
croient qu’avec leur intelligence, ils viendront nous éduquer
Du
haut de leur privilège.
Moi,
je n’ai pas de privilège qui protège ce corps.
Dans
la rue, on pense que je suis d’un blanc parfait,
Mais
je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En
mon nom et au nom de mes bisaïeules.
Dans
les rues nous sommes des milliers
Du
Mexique au Chili et dans le monde entier.
Sur
pied de guerre, vivantes, nous revendiquons
Nous
n’avons pas peur. Toutes et pas une de moins, nous revendiquons.
On
dit que je suis hystérique et outrancière
Mais
aujourd’hui, je chante en mon nom
Et
celui de toutes mes sœurs. Ne nous accusez pas de violence.
C’est
de la légitime défense.
Nous
ne sommes plus impuissantes, nous sommes en résistance,
…
Mais
je suis noire comme mon drapeau et courageuse
En
mon nom et au nom de mes bisaïeules.
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