LE CAS CAMPANA
Version
française – LE CAS CAMPANA – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson
italienne – Caso
Campana – Rebi
Rivale – 2011
Dédié
au grand poète florentin, mort après des années de
réclusion
dans un asile.
Dialogue
Maïeutique
Oh,
dit Lucien l’âne, c’est une belle dédicace, mais quand même,
j’aimerais savoir qui était ce grand poète florentin, car il doit
y avoir plus d’un poète florentin ; la chose est certaine.
Quant à la taille ou la grandeur, sans doute la grandeur, elle est
relative. Bref, cette expression est équivoque et d’autant plus,
si – comme toi et moi, on est des ignares en matière de poètes
florentins. Raison de plus pour nous informer.
Tu
as parfaitement raison, répond Marco Valdo M.I. et n’eut été la
notice de Riccardo Venturi, je n’aurais même jamais pu deviner de
qui il pouvait bien s’agir. Il n’y aurait rien eu là de mal,
mais je peux répondre à ton interrogation. C’est le miracle
contemporain que de pouvoir à toute vitesse retrouver la trace d’un
inconnu. Lors donc, il me faut combler cette lacune et te parler un
peu de ce poète mystérieux. Mais avant pour bien faire sentir la
difficulté, je te dirai de façon aussi lapidaire que je dédie ce
dialogue au grand poète bruxellois, qui tel la rose de Ronsard
mourut à peine éclos.
J’admets,
dit Lucien l’âne, que pour la plupart des gens, ce serait une
fameuse colle. N’était-ce pas celui à qui on fit un joli monument
pas loin du bois et où on grava de ses vers :
Sur
le banc, on peut lire :
« Qui
m’écoute chanter me garde de mourir »
et
sur la fontaine :
« Je
t’offre un verre d’eau glacée
N’y
touche pas distraitement,
Il
est le prix d’une pensée
Sans
ornement ».
Et
si je ne me suis pas trompé, c’est Odilon Jean Périer
(1901-1928), mais j’ignore toujours de qui il est question dans
cette chanson.
C’est
bien lui, rétorque Marco Valdo M.I. ; quant à celui de la
chanson, il s’agit de Dino Carlo Giuseppe Campana (1885-1932), dont
l’existence fut assez tumultueuse. Il passa notamment, dit-on, par
l’Argentine et Bruxelles où on dut l’interner avant de le
remettre à sa famille en Italie, où il finit sa vie à l’asile
des années plus tard, comme il est dit plus haut. Je n’en dirai
pas plus si ce n’est deux trois mots pour insister sur le fait que
ceci est une version ; ce qui veut dire en clair, qu’il
pourrait en exister tant d’autres que j’en ai le tournis.
Ah,
dit Lucien l’âne, voilà quand même un double mystère levé ;
c’est déjà pas mal. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux
monde mystérieux, glauque, incompréhensible et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
J’écris
je ne sais quoi, pourtant
Je
suis un pauvre diable qui écrit comme il entend,
Les
mains d’un pauvre diable écrivent avec le sang.
Seul,
J’étais
libre et seul.
J’ai
vécu parmi les faucons et les putes.
Je
partage corps et âme
En
écrivant des paroles
De
vent, de nuages, de terre,
De
soleil et d’ombres.
Ah !
Je vous en conjure, Docteur,
Toutes
ces questions dévorent mon cœur
Je
ne sais pas si c’est réel ou seulement une idée.
Un parfum de roses volutées,
Un parfum de roses volutées,
Inattendues,
cherchées, trouvées,
Balafrées
de larmes,
De
sang et d’épines.
Si
seulement je savais comment oublier
Le
bruit des pétales tombés
Sur
ce voyage trop court
Que
nous, nous avions appelé
Amour.
Ils ont tué mon amour
Ils ont tué mon amour
Et
moi, je ne sais aucun autre rêve ou une consolation,
Si
je suis en vie depuis un siècle ou une seule saison.
Je
pars
Pour
aller loin des voix,
Qui
criaient « le fou » ;
Des
yeux qui m’ont rendu fou,
Vous
savez, docteur, comme il est dur de rester là,
Quel
grand courage, il nous faut à nous.
Ah !
Ma tête qui explose.
N’entendez-vous
pas ce bruit lointain qui gronde ;
Je
ne sais plus si c’est mon monde
Ou
la pluie qui tombe.
Un
parfum de roses volutées,
Inattendues,
cherchées, trouvées,
Balafrées
de larmes,
De
sang et d’épines.
Si
seulement je savais comment oublier
Et
défleuries les roses, qu’est-il resté ?
Un
amour arraché des mains et ensuite, égaré.
Elles
étaient miennes, ses roses des jours jamais été ;
Ses
roses étaient mes roses, ensuite oubliées pour toujours
Dans
ce voyage que nous, nous avions appelé
Amour.
Ils
nous ont tué l’amour
Et
moi, je n’ai plus de réponses, je ne veux pas parler.
Et
j’oublie un nom,
Son
nom,
Mon
nom.
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