lundi 11 mars 2019

L’ESCALIER DE MAUTHAUSEN (2019)

L’ESCALIER DE MAUTHAUSEN


Version française – L’ESCALIER DE MAUTHAUSEN – Marco Valdo M.I. – 2019 (2011)
Chanson espagnole – La escalera de Mauthausen – Antonio Resines – Paroles d’Antonio Gómez et musique d’Antonio Resines – 1975
d’après la version italienne LA SCALA DI MATHAUSEN de Lorenzo Masetti.






La carrière de Mauthausen a été un des lieux les plus horribles de tous les camps nazis, vu que furent employées là des méthodes de travail inimaginables. Et on savait, car des prisonniers de toutes nationalités le racontaient, tous le savaient et disaient que le camp avait été construit par les Espagnols, les républicains espagnols et que chaque pierre portait le sang d’un Espagnol. Même la plus petite pierre de l’escalier de Mauthausen était imprégnée du sang d’un Espagnol. »
Témoignage de Mariano Constante (Capdesaso, Spagna, 1920 – Montpellier, France, 2010), écrivain espagnol dont l’œuvre est centrée sur l’expérience des républicains espagnols dans les camps de concentration nazis.
Mariano Constante est arrivé à Mauthausen en avril 1941. C’était le n° 4584. Il survécut. Quatre ans en enfer. Il sortit du camp à la libération en mai 1945.
Militant communiste, après la guerre, il s’établit en France et ne retourna jamais en Espagne.
Le camp de Mauthausen fut littéralement construit par les prisonniers espagnols, avec leur sueur et leur sang. Quand en Espagne, on dit que chaque pierre de Mauthausen représente la vie d’un Espagnol, ce n’est pas une affirmation exagérée ou rhétorique; les prisonniers étaient contraints de travailler dans une carrière de granit et à transporter les gros blocs destinés à la construction du camp par un escalier de pierre de presque 200 marches et ce tous les jours et plusieurs dizaines de fois par jour, jusqu’à la mort.
Dans les premiers temps, il ne survécut presque personne; puis, les prisonniers commencèrent à s’organiser et dans les années suivantes, les Espagnols, les vétérans du camp, furent pour tous les maîtres incontestés de l’art de survivre dans ces conditions extrêmes et capables d’aider tous les autres internés quelles que fussent leur provenance. Et l’apport fondamental des Espagnols ne se limita pas à la délivrance du camp: Francesc Boix, photographe et militant antifasciste catalan, profitant de son emploi à l’enregistrement des internés, prit tant de photos qu’elles archivèrent les horreurs du camp et les copies qu’il réussit secrètement à en faire servirent de preuves déterminantes au procès de Nuremberg.

Quand les soldats étazuniens entrèrent à Mauthausen, le comité de bienvenue avait été organisé par les Espagnols et les drapeaux avec la croix gammée avaient tous été remplacés par des drapeaux républicains. Malheureusement, parmi les rares qui survécurent à l’extermination nazie, les infortunés Espagnols ne purent rentrer chez eux où Franco devait encore régner pendant trois décennies Ceux d’entre eux, qui malgré tout ce qu’ils avaient vécu et passé, choisirent de rentrer en Espagne le firent clandestinement et pour continuer l’interminable lutte contre la bête fasciste.

Cette chanson fait partie de la Cantate de l’Exil, comme la dizaine de chansons reprises sur le site des Chansons contre la Guerre. Dans la mesure du possible, dit Marco Valdo M.I., j’en ferai une version française complète. Voici comment elle se présente en espagnol :

Cantata del Exilio



Muerte de Antonio MachadoMORT D'ANTONIO MACHADO  – Argelès-sur-MerARGELÈS-SUR-MERDulce muchachaDOUCE OISELLE Celestino AlfonsoCELESTINO ALFONSO – ROUGE – 7 ATTENTATS Poema de atención - ATTENTION POÈME !Carta imaginaria a casaLA LETTRE IMAGINAIRETema de los campos/ El trabajo libera LE TRAVAIL REND LIBRE – DEVISE DES CAMPSJugando al futbol – MATCH DE FOOT La escalera de Mauthausen - L’ESCALIER DE MAUTHAUSEN Diálogo de Belchite/ Liberación de ParísDE BELCHITE À LA LIBÉRATION DE PARISPoema de silencioSILENCE : POÈME

Et je le ferai tout spécialement pour les Républicains espagnols auxquels aujourd’hui en 2011 justice n’a pas encore été rendue. Je le fais aussi en pensant à Santiago et à son épouse, Espagnols exilés, qui dans le modeste restaurant qu’ils avaient ouvert près de la Grand Place de Bruxelles, restaurant appelé La Cibèles, ont quelquefois nourri l’impécunieux jeune homme que j’étais.

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.



À chaque marche, la faim ;
À chaque marche, le froid ;
À chaque marche, les ongles s’enfoncent dans la plaie.

À chaque marche, la nuit ;
À chaque marche, la pierre ;
À chaque marche, le dos plie sous le poids.

À chaque marche, fouet ;
À chaque marche, boucherie ;
Chaque marche frappe et serre la gorge.

À chaque marche, plus loin ;
À chaque marche, effort ;
À chaque marche, un rêve perdu d’oranges.

À chaque marche, danger ;
À chaque marche, silence ;
À chaque marche, la mort avance et nous attrape.

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