ÉROTOCRITE
Version
française – ÉROTOCRITE
– Marco
Valdo M.I.
– 2018
d’après
la version italienne
EROTOCRITO
de Riccardo Venturi – 2017
(Traduzione
integrale di Riccardo Venturi
Firenze, 6 luglio 2016 – Firenze, 9 giugno 2017.)
Firenze, 6 luglio 2016 – Firenze, 9 giugno 2017.)
d’une
chanson grecque (Cretese / Cretan),
Érotocrite
[Ερωτόκριτος] - Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou –
1976
tirée
de Ερωτόκριτος,
poème de Vincenzo
Cornaro (1553-1614)
Cette
page a une longue histoire. Ou mieux, une longue préhistoire. On
pourrait dire que c’est une vieille promesse que je n’ai pas
tenue à temps, en raison aussi des nombreuses difficultés qu’elle
présente ; cependant, lors de nombreux et très longs coups de
téléphone nocturnes avec Gian Piero Testa (Gian Piero Testa,
collaborateur historique des Chansons contre la Guerre et âme de la
« Section Grecque », avec des dizaines de traductions
magistrales, nous a laissés le 28 novembre 2014), c’était devenu
comme une espèce d’obsession. « Tôt ou tard, je me mettrai
à l’Érotocrite », « Et l’Érotocrite, où en
est-il… ? ». Il n’en était en réalité nulle part,
l’Érotocrite ; c’est une promesse que je tiens, donc, hors
tous les délais. Ou peut-être non, peut-être, qu’il n’existe
aucun délai, maximum ou minimum. J’espère de toute façon que les
aventures et les péripéties amoureuses d’Érotocrite et d’Arétuse
ne déplairont pas ici, péripéties dont je vais un peu parler.
L’Érotocrite
[Ἐρωτόκριτος] doit être compté parmi les chefs-d’œuvre
de la littérature de tous des temps, et ce n’est certes pas une de
mes « lubies », mais l’avis d’un grand nombre de
personnes. Il l’est certainement de la littérature crétoise qui
elle-même appartient à la littérature néo-hellénique, mais il y
occupe une place particulière et bien distincte. Il s’agit d’un
poème du genre épique-amoureux, fait de 10 012 distiques, en
rime baisée AABB, écrit dans une langue qui, usuellement, est
appelé « dialecte crétois oriental », mais qui
s’inspire beaucoup de la langue (grecque) classique (dont les
formes sont conservées dans les dialectes archaïques de l’île).
Ses aventures renvoient directement au roman médiéval français, ou
« franc », et en particulier au roman « Paris et
Vienne » (XV siècle ; le titre n’a rien qu’à voir
avec les deux villes, mais il signifie « Paris et Viviane »).
Ses intrigues se confondent précisément avec celles de
l’Érotocrite, même si dans l’original français, elles sont
parallèles aux Croisades. Le roman français est attribué au
marseillais Pierre De La Cépède.
(Lucien
l’âne qui en connaît un bout précise : Dans ce roman, après
moult tribulations, Paris, devenu Sarrasin, sauve le Dauphin de
France et le ramène à Aigues-Mortes ; revenu en ses états, le
Dauphin accepte de lui donner comme épouse, sa fille – Vienne.
Tout est bien qui finit bien : Paris épouse Vienne, hérite du
Dauphiné ; ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants :
quatre fils et trois filles ; Paris vécut jusqu’à 105 ans et
Vienne jusque 97 ans ; soit environ 80 ans de vie commune).
L’Érotocrite
fut sûrement écrit au
XVII
siècle ; il fut publié sous
forme imprimée pour
la première fois à Venise en 1713, sous
le titre
Ποίημα ἐρωτικόν λεγόμενον Ἐρωτόκριτος
chez
l’imprimeur Bortoli.
Ce
n’est certes pas un hasard, qu’il
ait été imprimé et publié à Venise, même si la Sérénissime
avait déjà depuis longtemps perdu la
Crète,
ou mieux Candia, du
fait
des Ottomans. Entre la
Crète
et Venise, il subsista
un lien très
étroit,
et je n’ai
aucun
doute que Gian
Piero Testa,
à ce point, aurait évoqué
Γεια
σου χαρά σου Βενετιά, chanson
de Nikos
Gatsos.
Ce
fut probablement à cause de ses liens indissolubles avec Venise que
la
Crète
et sa littérature, jusqu’au
moins à l’indépendance hellénique de 1821, continuèrent à
tenir seules le flambeau des lettres dans un monde grec embarbarisé
par
la Turcocratie.
En
Crète, diverses
traditions européennes (le roman amoureux français et le roman
pastoral italien in
primis) se confondirent
avec les traditions locales, en donnant vie à des compositions
souvent
originales
et de grande valeur, qui furent à leur
tour
répandues
par les imprimeries vénitiennes, chez
les rares
personnes
qui
en
Europe
occidentale, connaissaient
et savaient utiliser les caractères grecs et qui,
surtout, étaient en mesure de comprendre
le
grec vulgaire.
Selon
la tradition, et ainsi qu’il
est indiqué dans sa première édition, l’auteur de l’Érotocrite
serait Vincenzo Cornaro, et ce nom évoque
immédiatement de faciles et compréhensibles suggestions. J’évite
cependant ici d’établir quelqu’arbre
généalogique (on pense à la famille
des Corner, pleine de doges et d’une reine de Chypre) ;
l’existence
même
de l’auteur est par
beaucoup, et à
raison,
mise en doute. Les seuls
éléments
certains
proviennent, du
reste,
des deux derniers
distiques
du poème, sorte de « signature » dans laquelle apparaît
un Βιτζέντζοc Κορνάροc
(Vicénzos
Kornáros ou Vitséntzos Kornáros)
qu’on
dit né à Στεία, à savoir le Σητεία d’aujourd’hui
(en italien
– comme en français – Sitia,
dans la
partie
orientale de l’île de
Crète).
En réalité, certaines
indications
fragmentaires
sur Vincenzo Cornaro existent :
il serait né le 29 mars
1553 à Trapezonda, faubourg de Sitia, et serait mort en
1613 ou 1614 (sur la base de telles hypothèses biographiques,
l’Érotocrite devrait être attribué à la seconde partie du XVI
siècle). Il aurait été le
fils
d’un aristocrate vénitien
de l’ancienne lignée royale des
Cornaro, ou Corner, hellénisé
(ou mieux, crétoisé).
D’ultérieures indications
biographiques, sur la crédibilité desquelles beaucoup nourrissent
de sérieux doutes, lui attribuent un transfert en
1590 de Sitia à Candia (l’actuelle
Héraklion,
capitale
de
l’île), où il aurait
épousé Marietta Zeno et aurait eu deux filles appelées Heleni et
Katerina (c’est-à-dire, rien
de moins qu’une
homonyme
de
Caterina Cornaro, Dame
d’Asolo et Reine
de Chypre, Jérusalem
et d’Arménie
– 1454-1510).
Toujours selon
les indications biographiques,
Vincenzo Cornaro aurait été, entre 1591 et 1593, directeur
sanitaire de Candia au
moment d’une
épidémie
de peste ;
ses
intérêts
littéraires trouveraient
leur source,
tant
en
langue vénitienne que grecque, à
l’Accademia
degli Stravaganti (Académie
des Extravagants),
dont
la
fondation à Candia est attribuée à son frère Andrea. Vincenzo
Cornaro serait mort pour des causes inconnues, en
1613 ou 1614, et enterré dans l’église de San Francesco, où on
ne trouve aucune trace
de sa tombe. Maintenant, nombre
de sources, cependant, déplacent la
date
de la mort de Vincenzo Cornaro en
1677, en indiquant 1613 ou 1614, comme année
de naissance. Comme
on
peut voir « Vincenzo Cornaro », encore
faut-il qu’il ait effectivement
existé (la chose est de toute façon possible), comporte
beaucoup d’éléments
légendaires,
tout
comme
il
est certain que l’Érotocrite a en soi beaucoup de caractéristiques
des œuvres
populaires, en premier
lieu
des
célèbres μαντινάδες [madinades] crétoises,
typiques
de la partie orientale de l’île. Que le poème présente une
composante cultivée et « littéraire »
est indubitable ; une analyse approfondie de sa
langue
et de ses
tournures poétiques le révèle clairement. On gardera
donc son attribution
traditionnelle à Vincenzo Cornaro.
L’Érotocrite,
en sa structure et son argumentation, est un roman pleinement
médiéval malgré sa rédaction assez tardive. Des romans du genre
circulaient encore pleinement dans l’Europe XVI et du XVIIe
siècles. Arrivé sur les rivages de Crète, le « Paris et
Vienne » reçut, comme il apparaît, un traitement particulier,
et pas seulement du point de vue de la métrique et du langage ;
il fut importé tel quel, en somme, dans la tradition crétoise (ou
mieux, crétois-vénitienne) en maintenant des liens évidents avec
ses origines. Éliminé tout élément remontant aux Croisades, elle
devint bien vite l’œuvre la plus représentative et vitale de la
littérature crétoise, l’unique qui s’exprimait entièrement à
travers des dialectes vulgaires. L’action est transposée en Grèce,
dans une ancienne Athènes imaginaire qui reproduit par contre
parfaitement (même dans l’imagerie traditionnelle du poème) une
ville médiévale. Athènes est sous la coupe d’un roi, Eraclio,
qui a une fille unique et très belle, âgée de dix-huit ans,
Arétuse (« Vertueuse »). Le jeune Érotocrite (qui dans
le poème, à une partie le titre, est exclusivement nommé dans sa
forme populaire Ῥωτόκριτος [Rotòkritos]…), fils du
conseiller du roi Pezòstrato (« Soldat d’infanterie »),
en tombe éperdument et désespérément amoureux (« Érotocrite »
signifie « Tourmenté de l’Amour »). Chaque nuit
Érotocrite, poussé par la passion, se rend avec son luth sous les
fenêtres du palais royal pour chanter des vers d’amour, après les
avoir transcrits pour pouvoir s’en souvenir. Le roi Eraclio, père
de la belle Arétuse, met en place divers guets-apens pour découvrir
l’identité de l’amoureux de sa fille, et par lui, Érotocrite
est forcé d’interrompre ses sérénades passionnées. Arétuse,
qui, avec le temps, est aussi tombée follement amoureuse du garçon,
s’en afflige beaucoup et confesse tout à sa nourrice ;
Érotocrite part, rendant malade de douleur son père, qui reçoit la
visite de la reine et de sa fille Arétuse, quand cette dernière
trouve dans le jardin une cabane où Érotocrite a l’habitude de se
tenir et dans laquelle il garde ses poèmes d’amour. En raison de
la maladie de son père, Érotocrite rentre à Athènes, craignant
toutefois qu’Arétuse ait tout révélé à son père, le roi
Eraclio ; mais celui-ci ne sait rien, et le jeune homme
recommence ainsi à fréquenter la cour en participant à un tournoi
de chevalerie. Érotocrite l’emporte, et reçoit le prix des mains
d’Arétuse, qui lui déclare ensuite son amour. Érotocrite prend
courage et demande au roi Eraclio la main d’Arétuse ; mais le
roi la lui refuse et l’envoie en exil (sujet du très célèbre
morceau Τὰ θλιβερὰ μαντάτα). Arétuse lui offre un
anneau, comme gage d’amour et de fidélité ; le roi son père
veut donner Arétuse comme épouse au prince de Byzance. Sa fille
refuse, et le père fait alors enfermer Arétuse en prison.
Entretemps, la guerre a éclaté entre le roi d’Athènes et le roi
des Valaques ; Érotocrite revient alors combattre pour sa
patrie, en tuant beaucoup de Valaques et en sauvant la vie du roi
Eraclio, qui avait été enlevé. Le roi offre à Érotocrite la
moitié de son royaume et il lui concède la main d’Arétuse. Le
roman se conclut heureusement avec les noces des deux amoureux.
Comme
dit supra, la transposition du roman médiéval français en terre de
Crète a produit, comme toutes les hybridations, une œuvre
littéraire fort originale à tout point de vue. Sous celui de
l’acclimatation, puisque du poème on entrevoit parfaitement Crète
sous les dépouilles de l’ancienne Athènes imaginaire (à son tour
un τόπος (topos) répandu dans l’Europe médiévale ; on
pense par exemple aux nouvelles de Boccace acclimatées dans une
Athènes elle aussi seulement littérairement classique) ; sous
celui de la versification, qui respecte une forme traditionnelle
crétoise, celle du μαντινάδα en distiques en rime baisée,
au sujet amoureux ou satirique, laquelle est cependant à son tour de
dérivation vénitienne (le terme dérive de la vénitienne matinada
« chante au matin ») et qui, en dernière analyse, trouve
son origine dans l’aubade provençale ; sous celui du langage,
où cohabitent les formes dialectales crétoises, les formes
neohelléniques normales et les formes classiques en produisant une
richesse incomparable ; et sous celui de la fraîcheur, qui rend
de la vie à un frustre roman médiéval, sorte feuilleton populaire
qui en Crète, fut revitalisé, probablement, aussi par sa
transposition immédiate en chant. En réalité, l’Érotocrite est
imbibé de la vie grecque, et crétoise en particulier, de ses
traditions et de son folklore. En même temps, l’auteur, quel qu’il
fut, montre une maestria littéraire consommée ; il sait
portraiturer les personnages de manière précise, en montrant un
grand esprit d’observation et un considérable approfondissement
psychologique des personnages (tout à fait absent du roman médiéval
original, uniquement centré sur leurs péripéties aventureuses).
Malgré qu’on sache dès le début que les événements compliqués
auront une fin heureuse, l’auteur tente habilement de tenir en
haleine le lecteur. Par exemple, l’emploi typique des répétitions,
du fait qu’il désire maintenir le suspense de l’intrigue et
n’est pas du tout désireux d’arriver à la fin (d’où la
considérable longueur du poème). En italien, le poème a été
traduit intégralement et commenté en 1975 par le grand
néohelléniste Francesco Maspero, pour les éditions Bietti ;
mais pour les morceaux de cette page, on offre des traductions
originales.
Comme
ce
peut être évident, l’Érotocrite
a eu
des transpositions musicales dans
les temps
contemporains ;
ce commentaire
s’intéresse
spécifiquement à
la principale d’entre
elles. Elle
remonte à 1976, quand
douze morceaux d’Érotocrite furent mis
en musique par
le musicien athénien
Christodoulos Hàlaris (Χριστόδουλος Χάλαρης, né
en 1946) et confiés aux voix de Tania Tsanaklidou (Τάνια
Τσανακλίδου, né en 1952 à Drama en Macédoine)
et, surtout, du Crétois Nikos Xylouris « Psaronikos »
(1936-1980). En réalité, le premier des douze morceaux, Ὁ τροχὸς
τῆς Μοίρας, avait été mis
en musique par Halaris
déjà en 1964 et interprété de Manos Katrakis (Μάνος
Κατράκης). Le
succès de l’album
fut extraordinaire, et pas seulement grâce
à la voix de l’« Archange de Crète ». L’Athénien
Halaris avait créé
des musiques qui, orchestration à part, pourraient être
difficilement distinguées des authentiques compositions populaires
crétoises.
D’autres
morceaux de
l’Érotocrite ont été
mis en musique par
d’autres, parmi
lesquels on
rappelle Paris Perysinakis, Nikos Mamangakis, Nikos Xydakis ;
un morceau (le vv. 491-514) l’a
été par Miltiadis
Paschalidis et interprété par
le même Nikos
Xylouris. Mais l’album de 1976 reste l’Érotocrite en musique par
excellence…
L’espoir de cette page longue et compliquée, faite
pour s’acquitter de
la promesse faite à (au
regretté) Gian Piero
Testa, est qu’au-delà d’inciter
à la lecture d’Érotocrite dans son intégralité, elle
fasse
quand même un peu
rêver. [RV]
Vincenzo
Cornaro
Érotocrite
Fragments mis en musique par
CHRISTODOULOUS HALARIS
Interprètes
NIKOS XYLOURIS
TANIA TSANAKLIDOU
1976
Les
tours du cerceau,
qui montent et descendent,
Et de la roue, qui parfois montent et parfois s’abîment
Avec le temps qui ne s’arrête pas,
Mais marchent et courent par malheurs et joies.
Et de la roue, qui parfois montent et parfois s’abîment
Avec le temps qui ne s’arrête pas,
Mais marchent et courent par malheurs et joies.
Armes,
tumultes, inimitiés, charges,
Les pouvoirs de l’Amour, la vertu de l’Amitié.
Tout cela me pousse, en ce jour à raconter
Et à dire ce que connurent et firent
Les pouvoirs de l’Amour, la vertu de l’Amitié.
Tout cela me pousse, en ce jour à raconter
Et à dire ce que connurent et firent
Une
fille et un
garçon, qui se
lièrent l’un à l’autre
D’une amitié pure, sans aucune indécence.
Son nom, son doux nom est Arétuse,
Grandes sont ses beautés, extérieures et intérieures.
D’une amitié pure, sans aucune indécence.
Son nom, son doux nom est Arétuse,
Grandes sont ses beautés, extérieures et intérieures.
La
nature l’a
faite femme
pleine de grâce ;
Ni à l’Orient et ni à l’Occident, on ne trouve son égale
Et le nom du garçon est Érotocrite,
Un torrent de courage, un flux de noblesse.
Ni à l’Orient et ni à l’Occident, on ne trouve son égale
Et le nom du garçon est Érotocrite,
Un torrent de courage, un flux de noblesse.
Et
toutes les grâces
par le Ciel et
les Étoiles
engendrées
Desquelles il a été doté, lui ont été destinées,
Et dans la nuit fraîche où chacun se repose
Et tout animal cherche un endroit pour la pause,
Desquelles il a été doté, lui ont été destinées,
Et dans la nuit fraîche où chacun se repose
Et tout animal cherche un endroit pour la pause,
2.
Racines
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Dans
le passé, du
temps où commandaient les Hellènes
Et où leur foi n’avait ni base ni racine,
Parut dans le monde un amour fidèle qui fut gravé
Dans le cœur sans jamais s’effacer.
Et où leur foi n’avait ni base ni racine,
Parut dans le monde un amour fidèle qui fut gravé
Dans le cœur sans jamais s’effacer.
À
Athènes, qui nourrissait
l’étude et la sagesse,
Et qui était trône de vertu et fleuve de connaissance,
Un grand Roi régnait sur cette digne terre,
Il s’appelait Eraclio et devint célèbre.
Et qui était trône de vertu et fleuve de connaissance,
Un grand Roi régnait sur cette digne terre,
Il s’appelait Eraclio et devint célèbre.
À
laquelle on ne
trouva jamais de
défaut, personne ;
Artemide était le nom de cette Reine,
Pour la sagesse, elle n’eut jamais d’égale.
Artemide était le nom de cette Reine,
Pour la sagesse, elle n’eut jamais d’égale.
Et
ils priaient souvent le Soleil
et le Ciel
afin
Qu’ils leur concèdent l’enfant tant désiré ;
Passent les mois et les ans, et la Reine fut enfin
Enceinte et le Roi ne dut plus ruminer de graves pensées.
Qu’ils leur concèdent l’enfant tant désiré ;
Passent les mois et les ans, et la Reine fut enfin
Enceinte et le Roi ne dut plus ruminer de graves pensées.
Elle
eut une fille qui illuminait
le Palais
Quand la nourrice dans ses bras la montrait ;
Son nom, son doux nom était Arétuse,
Grandes ses beautés, généreuses ses muses.
Quand la nourrice dans ses bras la montrait ;
Son nom, son doux nom était Arétuse,
Grandes ses beautés, généreuses ses muses.
Le
Roi disposait de beaucoup d’hommes riches et sages,
Conseillers qui étaient ses vassaux fidèles.
Parmi eux, un lui était cher, qu’il tenait toujours en sa compagnie,
Celui-là s’appelait Pezòstrate.
Conseillers qui étaient ses vassaux fidèles.
Parmi eux, un lui était cher, qu’il tenait toujours en sa compagnie,
Celui-là s’appelait Pezòstrate.
3.
L’Heure
de l’Amour
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Le
nom de ce garçon
était Érotocrite,
C’était un flux de vertu, un flux de noblesse.
Et de toutes les grâces par le Ciel et les Étoiles générées
Il avait été doté, car elles lui avaient été destinées.
C’était un flux de vertu, un flux de noblesse.
Et de toutes les grâces par le Ciel et les Étoiles générées
Il avait été doté, car elles lui avaient été destinées.
Durant
ce temps, le sort
amer infuse
En son esprit l’amour pour Arétuse.
Et que fait l’Amour, dans un cœur qu’il commande,
Si ce n’est le vaincre pour que le bien du mal, il ne distingue ?
En son esprit l’amour pour Arétuse.
Et que fait l’Amour, dans un cœur qu’il commande,
Si ce n’est le vaincre pour que le bien du mal, il ne distingue ?
Il
se fait soir, il se fait nuit, leurs cœurs défaillent,
Voilà la rencontre à la fenêtre et se disent leurs tourments.
Une heure durant, ils pleurent et gémissent âprement,
Puis, avec de grands soupirs, ils étreignent leurs peines.
Voilà la rencontre à la fenêtre et se disent leurs tourments.
Une heure durant, ils pleurent et gémissent âprement,
Puis, avec de grands soupirs, ils étreignent leurs peines.
4.
Tristes
Nouvelles
Nikos Xylouris
Nikos Xylouris
Les
as-tu entendues,
mon Arétuse, les
tristes nouvelles ?
Ton Seigneur m’envoie sur les routes de l’exil.
Il m’a laissé, quatre jours seulement,
Et après, je partirai pour m’en aller loin, pour longtemps.
Ton Seigneur m’envoie sur les routes de l’exil.
Il m’a laissé, quatre jours seulement,
Et après, je partirai pour m’en aller loin, pour longtemps.
Et
comment pourrai-je m’éloigner,
me séparer de toi ?
Comment pourrai-je vivre en cet exil lointain sans toi ?
Je sais aussi que ton Seigneur te fera épouser, c’est normal,
Le fils d’un roi ou d’un noble qui soit ton égal.
Comment pourrai-je vivre en cet exil lointain sans toi ?
Je sais aussi que ton Seigneur te fera épouser, c’est normal,
Le fils d’un roi ou d’un noble qui soit ton égal.
Tu
ne peux pas
t’opposer à la volonté du Roi,
Il te fera plier et d’avis, tu changeras
Mais, Madame, je te demande, et je veux seulement cela,
Après quoi, je finirai ma vie avec grande joie.
Il te fera plier et d’avis, tu changeras
Mais, Madame, je te demande, et je veux seulement cela,
Après quoi, je finirai ma vie avec grande joie.
Aies
pour moi un soupir,
quand tu seras promise épouse,
Et quand on te vêtira en mariée et tu deviendras femme,
Dis-toi par-devers toi, en larmes : malheureux Érotocrite,
Celle que tu voulais, n’est plus, j’ai oublié ma promesse,
Et quand on te vêtira en mariée et tu deviendras femme,
Dis-toi par-devers toi, en larmes : malheureux Érotocrite,
Celle que tu voulais, n’est plus, j’ai oublié ma promesse,
Et
une fois chaque
mois, enfermée
dans ta chambre,
Rappelle-toi que je souffre pour toi, combien pour moi ton cœur souffre.
Et prends le portrait que tu as trouvé dans l’armoire,
Et les chants que je composai, qui tant te plaisent.
Rappelle-toi que je souffre pour toi, combien pour moi ton cœur souffre.
Et prends le portrait que tu as trouvé dans l’armoire,
Et les chants que je composai, qui tant te plaisent.
Et
lis-les, et ramène
à moi ta pensée,
À moi qui suis exilé en de lointaines terres étrangères.
Et moi, malheureux, je feindrai de ne t’avoir jamais regardée,
J’avais allumé une bougie, qui pour moi s’est éteinte.
À moi qui suis exilé en de lointaines terres étrangères.
Et moi, malheureux, je feindrai de ne t’avoir jamais regardée,
J’avais allumé une bougie, qui pour moi s’est éteinte.
Et
je feindrai
d’être pris dans les lacs
d’amour d’une femme,
Que les lacs se sont cassés, et que je l’ai perdue.
Oublie-moi toujours et chasse tes espérances,
Oublie de que tu m’as connu et que je t’ai jamais vue.
Que les lacs se sont cassés, et que je l’ai perdue.
Oublie-moi toujours et chasse tes espérances,
Oublie de que tu m’as connu et que je t’ai jamais vue.
Mais
partout où j’irai,
et tant que je vivrai,
Je te promets que jamais, je ne regarderai une autre et jamais, je ne céderai.
Je préfère t’avoir avec la mort, qu’une autre avec la vie,
Toute ma personne est venue au monde pour toi, ma mie.
Je te promets que jamais, je ne regarderai une autre et jamais, je ne céderai.
Je préfère t’avoir avec la mort, qu’une autre avec la vie,
Toute ma personne est venue au monde pour toi, ma mie.
5.
Lamentation
d’Arétuse
Tania Tsanaklidou
Tania Tsanaklidou
Tes
mots, Érotocrite, c’est
du poison pour
moi,
Jamais je n’aurais cru, jamais je ne me serais attendue à les entendre.
Et comment je pourrais te renier, le voudrais-je même ? Ne me laisse pas,
Tu as peint mon cœur comme un arc-en-ciel
Et je jure au Soleil, à la Lune et au Ciel,
Que je ne serai jamais l’épouse d’un autre.
Jamais je n’aurais cru, jamais je ne me serais attendue à les entendre.
Et comment je pourrais te renier, le voudrais-je même ? Ne me laisse pas,
Tu as peint mon cœur comme un arc-en-ciel
Et je jure au Soleil, à la Lune et au Ciel,
Que je ne serai jamais l’épouse d’un autre.
Elle
ôte de son doigt la superbe bague,
Entre les larmes et les soupirs, elle le tend à Érotocrite.
Et lui dit : « Voilà, prends-le et mets-le à ta main droite,
Signe que, tant que je vivrai, je serai ta compagne.
Et ne l’enlève jamais, tant que tu vivras ta vie, mon aimé,
Garde-le pour te rappeler toujours celle qu’il te l’a donné.
Entre les larmes et les soupirs, elle le tend à Érotocrite.
Et lui dit : « Voilà, prends-le et mets-le à ta main droite,
Signe que, tant que je vivrai, je serai ta compagne.
Et ne l’enlève jamais, tant que tu vivras ta vie, mon aimé,
Garde-le pour te rappeler toujours celle qu’il te l’a donné.
Je
préférerais mourir cent fois, plutôt que d’être
L’épouse de quelqu’un qui ne serait pas mon Érotocrite.
L’épouse de quelqu’un qui ne serait pas mon Érotocrite.
6.
La
Séparation
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Jusqu’à
l’aube, ils parlent ; ils pleurent
jusqu’à l’aube
Et jusqu’à l’aube, ils se dirent leurs douleurs et leurs peines.
Le ciel s’éclaire à l’orient et il tonne à l’occident,
Quand leurs lèvres s’ouvrent à leur adieu déchirant.
Et jusqu’à l’aube, ils se dirent leurs douleurs et leurs peines.
Le ciel s’éclaire à l’orient et il tonne à l’occident,
Quand leurs lèvres s’ouvrent à leur adieu déchirant.
Et
un grand prodige advient
à la fenêtre,
Les pierres et les grilles pleurent cet instant.
Érotocrite s’en va, car déjà le presse le moment,
Avec un soupir amer qui ébranle le royaume.
Les pierres et les grilles pleurent cet instant.
Érotocrite s’en va, car déjà le presse le moment,
Avec un soupir amer qui ébranle le royaume.
Il
raconte ses
tourments aux bois et
aux arbres,
Et souvent lui répond la vallée ou la montagne.
« Ciel, jette le feu et qu’il détruise le monde,
Que tous soient touchés et brûlés, sauf Arétuse.
Et souvent lui répond la vallée ou la montagne.
« Ciel, jette le feu et qu’il détruise le monde,
Que tous soient touchés et brûlés, sauf Arétuse.
Pour
l’injuste décret qui m’a
été appliqué,
Laissant mon pays, en exil, je dois m’en aller.
Étoiles, ne le permettez-pas ! Soleil, envoie-moi un signe,
Et contre ce roi cruel, lance ta foudre.
Laissant mon pays, en exil, je dois m’en aller.
Étoiles, ne le permettez-pas ! Soleil, envoie-moi un signe,
Et contre ce roi cruel, lance ta foudre.
7.
La
Rencontre
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Viennent
le temps et
l’heure, et sourd
enfin le jour
Pour Érotocrite, qui révèle ce qui est caché.
L’aube fuse joyeuse dissipant la douce rosée,
Signe de la joie de cette heure d’amour.
Pour Érotocrite, qui révèle ce qui est caché.
L’aube fuse joyeuse dissipant la douce rosée,
Signe de la joie de cette heure d’amour.
Les
petites herbes sortent de
terre, fleurissent
les arbrisseaux,
Et du fond du ciel souffle une douce tramontane.
Et du fond du ciel souffle une douce tramontane.
Resplendissent
les rivages, la mer dort
et on entend
Entre les arbres et les eaux comme une douce sardane.
Entre les arbres et les eaux comme une douce sardane.
Les
vals du pays rient,
les routes sourient,
Tout révèle des joies cachées, tout les manifeste ;
Et dans la sombre prison où gît Arétuse
Entrent deux beaux oiseaux qui doucement chantent.
Tout révèle des joies cachées, tout les manifeste ;
Et dans la sombre prison où gît Arétuse
Entrent deux beaux oiseaux qui doucement chantent.
8.
Le
faux Récit
Nikos Xylouris
Nikos Xylouris
À
peine entré dans la prison,
Érotocrite
Lance un regard amoureux et lui parle :
« Je réponds à ce que tu demandes, écoute
Où j’ai trouvé l’anneau que je t’ai laissé en cellule.
Lance un regard amoureux et lui parle :
« Je réponds à ce que tu demandes, écoute
Où j’ai trouvé l’anneau que je t’ai laissé en cellule.
Il
y a aujourd’hui deux mois, je me trouvais
dans une forêt
Du côté d’Ègripo, où je fuyais des fauves
Désireux de me dévorer ; après une lutte violente,
Une partie s’échappe ; de mes mains, je tue ceux qui restaient.
Du côté d’Ègripo, où je fuyais des fauves
Désireux de me dévorer ; après une lutte violente,
Une partie s’échappe ; de mes mains, je tue ceux qui restaient.
Dangereusement,
je m’en tire
en combattant.
Je n’aurais jamais espéré pouvoir me sauver,
Mais ma bonne étoile m’aida ; j’en tuai
Et j’en chassai et je restai sauf finalement.
Je n’aurais jamais espéré pouvoir me sauver,
Mais ma bonne étoile m’aida ; j’en tuai
Et j’en chassai et je restai sauf finalement.
Une
grande soif me
prend après
cette bataille,
En cherchant de l’eau, je m’approche d’une yeuse ;
Il me semble entendre le gargouillis d’un ruisseau,
Je m’arrête et dans le creux d’un rocher, je trouve l’eau.
En cherchant de l’eau, je m’approche d’une yeuse ;
Il me semble entendre le gargouillis d’un ruisseau,
Je m’arrête et dans le creux d’un rocher, je trouve l’eau.
Je
la bois, je me
rafraîchis, et ma
soif passe ,
Mais même alors, mes autres tourments ne m’abandonnent pas.
Pour me reposer près du ruisselet, je m’assois
Quand j’entends les soupirs et les gémissements d’un malade.
Mais même alors, mes autres tourments ne m’abandonnent pas.
Pour me reposer près du ruisselet, je m’assois
Quand j’entends les soupirs et les gémissements d’un malade.
Je
me lève en
vitesse, et je me hâte
d’aller
Voir qui souffre, qui est si désespéré ;
J’entre dans le taillis près de la fontaine
Et je trouve ce jeune gars qui se lamente.
Voir qui souffre, qui est si désespéré ;
J’entre dans le taillis près de la fontaine
Et je trouve ce jeune gars qui se lamente.
Auprès
de lui gisent
deux fauves tués,
Et son glaive et ses armes sont tout ensanglantés.
Je m’approche, je le salue ; je lui dis : « Salut à toi, étranger.
Te voilà mourant, où es-tu blessé ? »
Et son glaive et ses armes sont tout ensanglantés.
Je m’approche, je le salue ; je lui dis : « Salut à toi, étranger.
Te voilà mourant, où es-tu blessé ? »
Il
avait les yeux clos,
mais alors il se reprend un peu ,
Il me regarde en silence et se touche la gorge.
Avec le doigt, deux fois, afin que je comprenne,
Il m’indique où il est blessé pour que je le puisse aider.
Il me regarde en silence et se touche la gorge.
Avec le doigt, deux fois, afin que je comprenne,
Il m’indique où il est blessé pour que je le puisse aider.
Je
découvre sa poitrine
en enlevant l’armure,
Un peu sous la gorge, je trouve une blessure,
Une chose de rien, une très légère morsure,
Mais la dent du fauve devait être impure,
Le poison était entré et l’avait tout envahi,
Un peu sous la gorge, je trouve une blessure,
Une chose de rien, une très légère morsure,
Mais la dent du fauve devait être impure,
Le poison était entré et l’avait tout envahi,
Il
s’éteignait comme une bougie qui meurt lentement,
J’ai pleuré beaucoup et me suis tourmenté pour lui à ce moment.
Frère dans mon cœur, il me vint de pleurer et pour lui, de souffrir,
Mais peines, larmes et lamentations ne peuvent sauver un homme.
Agonisant, il me disait de rester là et de ne pas partir,
Il croyait que de cette blessure, je pouvais le guérir sur le champ.
J’ai pleuré beaucoup et me suis tourmenté pour lui à ce moment.
Frère dans mon cœur, il me vint de pleurer et pour lui, de souffrir,
Mais peines, larmes et lamentations ne peuvent sauver un homme.
Agonisant, il me disait de rester là et de ne pas partir,
Il croyait que de cette blessure, je pouvais le guérir sur le champ.
Il
me montre alors l’anneau qu’il a au
doigt,
Je crois qu’il veut me le donner en cadeau d’ami.
Avec peine, mes oreilles entendent sa voix,
Et ses lèvres disent : « Je t’ai perdue, Arétuse. »
Il dit seulement ça ; et sa vie finit ainsi,
Et avec un triste râle, son âme se diffuse.
Je crois qu’il veut me le donner en cadeau d’ami.
Avec peine, mes oreilles entendent sa voix,
Et ses lèvres disent : « Je t’ai perdue, Arétuse. »
Il dit seulement ça ; et sa vie finit ainsi,
Et avec un triste râle, son âme se diffuse.
Ces
mains que tu vois creusent
sa fosse,
Le portent à la tombe et l’enterrent.
Quand elle entend ça, Arétuse s’enfonce
Dans le silence, la douleur l’envahit et l’atterre.
Le portent à la tombe et l’enterrent.
Quand elle entend ça, Arétuse s’enfonce
Dans le silence, la douleur l’envahit et l’atterre.
9.
Lamentation
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Quand
elle entend ça,
Arétuse s’enfonce
Dans sa douleur et se perd dans le silence.
La fièvre croît et elle perd toute retenue,
Elle sent son esprit s’envoler comme un oiseau qui fugue.
Dans sa douleur et se perd dans le silence.
La fièvre croît et elle perd toute retenue,
Elle sent son esprit s’envoler comme un oiseau qui fugue.
Elle
n’a honte de rien, elle ne craint plus personne,
Entre les hoquets et les soupirs, déborde sa peine.
Entre les hoquets et les soupirs, déborde sa peine.
10.
Désolation
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Érotocrite,
pourquoi devrais-je prolonger ma vie,
Quel espoir me reste-t-il pour patienter ?
Sans toi, comment puis-je vivre encore en ce monde ?
Maudit destin que celui qui m’est réservé !
Quel espoir me reste-t-il pour patienter ?
Sans toi, comment puis-je vivre encore en ce monde ?
Maudit destin que celui qui m’est réservé !
Je
vis avec ta vie, je vois avec ta lumière,
En pensant à toi, je surmonte et supporte toutes mes misères.
J’ai renié mes parents, je renie ma richesse
Et jamais ne me pèsent les châtiments qui m’agressent.
En pensant à toi, je surmonte et supporte toutes mes misères.
J’ai renié mes parents, je renie ma richesse
Et jamais ne me pèsent les châtiments qui m’agressent.
Pensant
que tu es, Érotocrite, mon époux aimant,
Toi, pour moi, tu es devenu ma mère et mon père.
Pour toi, je me lamente, pour toi, mille douleurs, je souffre,
Pour toi, je me torture depuis cinq ans.
Toi, pour moi, tu es devenu ma mère et mon père.
Pour toi, je me lamente, pour toi, mille douleurs, je souffre,
Pour toi, je me torture depuis cinq ans.
11.
La
Révélation
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Elle
veut lui dire d’autres choses, mais lui faut la voix,
Et elle tombe à terre, blanche et se glace plus que le gel.
Il ne dit rien, mais il se lave et devant elle,
Il apparaît éblouissant comme autrefois.
Et elle tombe à terre, blanche et se glace plus que le gel.
Il ne dit rien, mais il se lave et devant elle,
Il apparaît éblouissant comme autrefois.
Érotocrite
resplendit sans plus cette noirceur,
De nouveau, son visage retrouve sa splendeur,
Ses boucles d’or, ses mains blanches comme le marbre
Et son incarnat blanc et rouge, et sa beauté suave.
De nouveau, son visage retrouve sa splendeur,
Ses boucles d’or, ses mains blanches comme le marbre
Et son incarnat blanc et rouge, et sa beauté suave.
Arétuse
le reconnaît et elle se le remémore,
Mais elle ne saisit pas si elle est en éveil ou si elle rêve encore .
Elle défaille soudain ; elle se tourne et le regarde en grande joie,
Mais parler déjà, de grand contentement, elle ne le peut pas.
Mais elle ne saisit pas si elle est en éveil ou si elle rêve encore .
Elle défaille soudain ; elle se tourne et le regarde en grande joie,
Mais parler déjà, de grand contentement, elle ne le peut pas.
12.
Le
Jour splendide
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Nikos Xylouris et Tania Tsanaklidou
Arrive
ce jour splendide, commence le doux temps
Où Érotocrite accède au trône et prend la relève.
Jamais, on ne vit un couple d’époux s’aimer tant,
Jamais un mariage si heureux et si prospère.
Où Érotocrite accède au trône et prend la relève.
Jamais, on ne vit un couple d’époux s’aimer tant,
Jamais un mariage si heureux et si prospère.
Ils
ont des enfants,
qui sont
riches,
Et Arétuse est mère et même, grand-mère.
L’homme, s’il est sage, ne s’égare pas, dans les sentines
Et la rose, belle fleur, naît au milieu des épines.
Et Arétuse est mère et même, grand-mère.
L’homme, s’il est sage, ne s’égare pas, dans les sentines
Et la rose, belle fleur, naît au milieu des épines.
Arrive
ce jour splendide, commence le doux temps
Où Érotocrite accède au trône et prend la relève.
Jamais, on ne vit un couple d’époux s’aimer tant,
Jamais un mariage si heureux et si prospère.
Où Érotocrite accède au trône et prend la relève.
Jamais, on ne vit un couple d’époux s’aimer tant,
Jamais un mariage si heureux et si prospère.
Ils
ont des enfants,
qui sont
riches,
Et Arétuse est mère et même, grand-mère.
L’homme, s’il est sage, ne s’égare pas, dans les sentines
Et la rose, belle fleur, naît au milieu des épines.
Et Arétuse est mère et même, grand-mère.
L’homme, s’il est sage, ne s’égare pas, dans les sentines
Et la rose, belle fleur, naît au milieu des épines.
Vincenzo,
de la lignée des
Cornaro, est celui qui
composa
Et qu’il soit sans péché quand Charon le cueillera.
À Sitìa, il est né ; il a été élevé à Sitìa,
Et il composa et écrivit sa grande œuvre, là-bas.
À Castro (Candia, Heraklion), il a pris femme, comme nature conseilla,
Et il connaîtra sa fin où Dieu le voudra.
Et qu’il soit sans péché quand Charon le cueillera.
À Sitìa, il est né ; il a été élevé à Sitìa,
Et il composa et écrivit sa grande œuvre, là-bas.
À Castro (Candia, Heraklion), il a pris femme, comme nature conseilla,
Et il connaîtra sa fin où Dieu le voudra.
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