jeudi 15 février 2018

Corne d’Aurochs


Corne d’Aurochs

Chanson française – Corne d’AurochsGeorges Brassens  – 1953





Ah, mon cher ami Lucien l’âne, ce matin, il y avait dans le répertoire des Chansons contre la Guerre, 54 chansons de Georges Charles Brassens. Si, si, son second prénom est bien Charles, mais généralement, on l’ignore.

Oui, dit Lucien l’âne en riant, et alors ?

Alors ? Rien, c’est Charles, reprend Marco Valdo M.I. en riant à son tour. Enfin, si ! Je vais en insérer une cinquante-cinquième, une chanson énorme, quasiment historique et même, par certain côté, préhistorique, dont on se demande comment elle a pu être ignorée de ce site encyclopédique. Et j’insiste, proprement au titre de chanson contre la guerre. J’ai découvert qu’elle ne s’y trouvait pas au moment où j’écrivais une parodie que j’insérerai prochainement et que j’ai intitulée : « Trump de Moumout ».

Certes, certes, dit Lucien l’âne en pouffant plus encore, mais tu ne m’as toujours pas dit de quelle chanson il s’agit. Bref, fais court et donne-moi son titre et deux trois indications de ton cru, si elle les nécessite.

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, tu as parfaitement raison, j’avais omis de mentionner son titre et il s’agit donc de « Corne d’Aurochs », qui figure parmi les premières chansons de Brassens. Et elle mérite en effet quelques explications. D’abord, ce titre « Corne d’Aurochs », l’auroch – parfois nommé l’ure – est ce bovidé ancien qui courait dans les plaines d’Europe du temps des rhinocéros laineux et de Cro-Magnon, ou approximativement.

Je sais très ce que sont les aurochs, dit Lucien l’âne hilare, j’en ai croisé tellement. Je peux même te dire que les mâles étaient particulièrement impressionnants avec leurs cornes en forme de guidon de vélo hollandais qui pouvaient atteindre plus d’un mètre d’envergure.

Ensuite, souffle Marco Valdo M.I., ce « Corne d’Aurochs » est le surnom d’un ami de Georges Brassens aux temps du Parti Préhistorique (http://brassenspolitique.free.fr/) que cette bande de joyeux lurons anarchistes avaient fondé.

Ça me rappelle, dit Lucien l’âne en se poilant, d’autres partis du genre dont on m’a dit le plus grand bien : le Parti d’en Rire de Pierre Dac et Francis Blanche, le Parti des Cons (Patrick Font et Philippe Val) et même, le Parti de Blanche Neige et des Sept Nains, dont, si mon souvenir est exact, on te fit l’idéologue malgré toi.

En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as une mémoire si gigantesque que j’en viens à penser que la mémoire d’âne est plus puissante que celle de mammouth, lequel vivait aux temps de l’auroch, de l’ure, du rhinocéros laineux et de Monsieur de Cro-Magnon, approximativement.
Quant à sa pertinence dans les Chansons contre la Guerre, on la cherchera dans l’hostilité invétérée de Corne d’Aurochs, enfant de la patrie (au fait, je le suis aussi…), on la cherchera dans son hostilité invétérée aux Allemands, dont on peut penser qu’elle était le résultat des trois grandes guerres successives qui venaient d’opposer l’Allemagne à la France dans le courant du siècle précédent. Pour le reste la chanson dit tout par elle-même.

Fort bien, dit Lucien l’âne en souriant benoîtement. Voici donc une chanson de Georges Brassens de plus dans le site des Chansons contre la Guerre et dès lors, il ne nous reste plus qu’à reprendre notre tâche et à tisser le linceul de ce vieux monde patriotique, nationaliste, xénophobe et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Il avait nom Corne d’Aurochs, au gué, au gué !
Tout le monde ne peut pas s’appeler Durand, au gué, au gué !
Il avait nom Corne d’Aurochs, au gué, au gué !
Tout le monde ne peut pas s’appeler Durand, au gué, au gué !
En le regardant avec un œil de poète,
On aurait pu croire à son frontal de prophète
Qu’il avait les grandes eaux de Versailles dans la tête,
Corne d’Aurochs !
Mais que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué !
C’étaient celles du robinet, au gué, au gué !
Que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué !
C’étaient celles du robinet, au gué, au gué !
Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours :
« Il n’y a que les imbéciles qui sachent bien faire l’amour
La virtuosité c’est une affaire de balourds ! »,
Corne d’Aurochs !
Il potassait à la chandelle, au gué, au gué !
Des traités de maintien sexuel, au gué, au gué !
Et sur les femmes nues des musées, au gué, au gué !
Faisait le brouillon de ses baisers, au gué, au gué !
Petit à petit, au gué, au gué !
On a su de lui, au gué, au gué !
On a su qu’il était enfant de la Patrie,
Qu’il était incapable de risquer sa vie
Pour cueillir un myosotis à une fille,
Corne d’Aurochs !
Qu’il avait un petit cousin, au gué, au gué !
Haut placé chez les argousins, au gué, au gué !
Et que les jours de pénurie, au gué, au gué !
Il prenait ses repas chez lui, au gué, au gué !
C’est même en revenant de chez cet antipathique
Qu’il tomba victime d’une indigestion critique
Et refusa le secours de la thérapeutique,
Corne d’Aurochs !
Parce que c’était un Allemand, au gué, au gué !
Qu’on devait le médicament, au gué, au gué !
Parce que c’était un Allemand, au gué, au gué !
Qu’on devait le médicament, au gué, au gué !
Il rendit comme il put son âme machinale
Et sa vie n’ayant pas été originale,
L’État lui fit des funérailles nationales,
Corne d’Aurochs !
Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué ! !
Coucha avec son remplaçant, au gué, au gué !
Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué !
Coucha avec son remplaçant, au gué, au gué !

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