jeudi 12 octobre 2017

UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE

UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE
Version française – UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE – Marco Valdo M.I. – 2017
d’après la version italienne anonyme UNA STORIA REALE
d’une chanson espagnoleUna historia realArdor Destómago – 2010


Transition de Franco à Juan Carlos 




Nous saluons ici Juan Carlos I de Bourbon, le roi élevé par Franco pour en faire son successeur et qui a dit aujourd’hui vouloir abdiquer et laisser la place à son fils.

Les trois membres du groupe punk espagnol « Ardor Destómago » se sont pris 900 Euros d’amende
pour « outrage à la couronne », alors même qu’il est difficile de nier la véracité des faits racontés dans la chanson, qui retrace la vie du monarque, depuis qu’à 18 ans, en un « mystérieux incident », il tua son frère. 


Dialogue maïeutique


Mon ami Lucien l’âne, je m’en vais, une fois encore, et en quelque sorte sur demande, nous informer – via une chanson venue de là-bas – de la Vie et des pompes de la monarchie des Bourbons, qui est – comme tu le sais sûrement – la démocratique descendance du Régent d’Ispagna, le « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ».

Houlala, dit Lucien l’âne en sautillant, quels cadavres va-t-on encore voir surgir des placards ibériques ? Je sens là comme une odeur de mort, de trahison, de menteries et de corruption. Est-ce que je me trompe ?

Pas vraiment, rétorque Marco Valdo M.I., ton flair est étonnant. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet (façon de parler), je vais devoir te faire une réflexion générale sur la vénérable institution monarchie en général (c’est d’ailleurs souvent le cas de le dire). La monarchie est ce type d’organisation d’un État, fortement hiérarchisé, où le pouvoir est incarné par une personne et une seule. Tu connais le grec aussi bien que quiconque et tu peux aisément décomposer le monarque en : monos : un, unique ; archos : pouvoir.

D’accord, reprend Lucien l’âne. Un seul au pouvoir ? C’est la définition de la dictature ; le monarque est un dictateur.

Exactement, sauf quand on le réduit à un rôle protocolaire, mais c’est une manœuvre risquée ; les débordements sont toujours possibles, répond Marco Valdo M.I. Donc, je reprends, le monarque est un dictateur, mais un dictateur sanctifié soit par un procédé magique ou religieux (ce qui est la même chose), soit par un procédé plus rationnel et vaguement démocratique (en finale, c’est du pareil au même, ou presque).

Pour ce que j’en sais, dit Lucien l’âne en souriant, le monarque est sacré et quand on le met en cause, quand on le prend à partie de façon nette et déterminée, on risque fort d’être accusé de « crime de lèse-majesté ». Ce qui empêche et punit par avance toute critique un tant soit peu sérieuse. C’est tout dire.

En effet, Lucien l’âne mon ami, le monarque dispose d’une immunité infinie, illimitée et éternelle. Comme le pape, mais sans le dire ouvertement, il est infaillible et il garde le pouvoir jusqu’à ce que mort s’ensuive. C’est pourquoi il faut les assassiner, ont pensé bien des gens dans l’Histoire. L’acte qui consiste à assassiner un monarque s’appelle un régicide. Concrètement, dans le réel, il s’agit d’un geste politique et souvent, louable à bien des égards.

Oh, dit Lucien l’âne toujours souriant, tout ça est bel et bon ; mais si tu parlais un peu de la chanson, tu m’en verrais ravi.

Un instant encore, Lucien l’âne mon ami, juste un instant encore pour te dire que, comme tu le sais, mais c’est encore mieux en le redisant : on est monarque de père en fils, de mère en fille, de mère en fils, de frère à sœur, d’oncle à neveu et même, parfois, c’est le cas ici, de famille adoptive.

Cependant, dit Lucien l’âne en riant, si je résume, le monarque génétique est fort prisé dans les hautes sphères de la société. J’ai entendu dire qu’il existe des monarques d’entreprise ou des monarques-présidents. En fait, comme le capitaine sur son navire, il convient d’être le seul maître à bord ; souvent, ils ajoutent, mais c’est pour la forme : seul maître, après Dieu. C’est de la foutaise destinée à abuser et à rallier les croyants et le plus curieux, c’est que ça marche.

Pour notre chanson qui relate des affaires royales de l’Hispanie, continue Marco Valdo M.I., la filiation est simple : Francisco Franco Bahamondo, général, usurpateur, traître, assassin de la République, dictateur s’était instauré « Régent d’Espagne », et bien des années plus tard, sentant venir sa fin, il décida sans témoin de céder le pouvoir à une sorte de fils adopté, un bâtard en quelque sorte : Jean-Charles Ier, alias Juan Carlos Ier, lequel a cédé à son fils fratricide Philippe (alias Felipe VII). Garde bien ça à l’esprit, car la chanson révèle leurs secrets cachés, leurs manœuvres sourdes et dévoile leurs crimes fondateurs et annonce sans doute, ceux qui vont venir encore. Quant à celui qui est visé par la chanson, il s’agit, tu l’auras deviné de Juan Carlos, le père de l’actuel figure de proue de l’Hispanie, dont l'avenir nous réserve probablement des surprises.

J’imagine, dit Lucien l’âne. Il a de l’hérédité. En attendant la suite, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde réactionnaire, conservateur, dictatorial, monarchiste et cacochyme.


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Qui a tué son propre frère
Avec un pistolet chargé ?
Qui a tiré
Dans ces circonstances obscures ?

Qui fut désigné successeur
Par un détestable dictateur ?
Qui était l’Elefante Blanco ?
Qui était toujours de l’avis de Franco ?

Ce fils de pute, c’est le Roi !
Ce fils de pute, c’est le Roi !
Ce bâtard de Roi !


À qui banquiers et entrepreneurs 
Offrent des barcasses en bois ?
Qui est au-dessus de la loi
Et joue le jovial et l’enjôleur ?

Qui trafique des affaires scabreuses ?
Qui fréquente les maisons mafieuses ?
Qui a mal parlé du premier ministre démissionné
Face aux officiers rassemblés ?

Ce fils de pute, c’est le Roi !
Ce fils de pute, c’est le Roi !
Ce bâtard de Roi !

Qui fomenta le putsch de ces militaires armés
Pour les abandonner quand ça a mal tourné ?
Qui a fait un discours à la télévision
Comme guide de la Transition ?

Qui donc on protège comme ça
Avec les secrets d’État ?
Qui traîne des lèche-tout
Qui le suivent partout ?

Ce fils de pute, c’est le Roi !
Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce bâtard de Roi !

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