Version
française – BERCEUSE POUR NE PAS DORMIR – Marco Valdo M.I. –
2017
Texte :
Franca Mazzei
Musique : Sergio Laccone
« La Berceuse de Marmottes » est une création de Plink et Plonk, joyeux artistes suisses.
Musique : Sergio Laccone
« La Berceuse de Marmottes » est une création de Plink et Plonk, joyeux artistes suisses.
Les
berceuses, en italien Ninna nanna – ce qui est un très joli mot
pour dire la chose, comme tu le sais Lucien l’âne mon ami, ces
petites chansons sont des ritournelles que l’on sert aux enfants le
soir au moment de les mettre au lit ou devant la cheminée et le feu
hypnotique, avant de les emmener dans la chambre où l’on aimerait
qu’ils s’endorment. Comme dans toutes les langues et dans toutes
les régions et chez tous les peuples de la Terre, comme on peut le
supposer, il y en a à profusion. Il y a celles que tout un chacun
invente en espérant un résultat, autrement dit que sa comptine
plaise au(x) petit(s) – celles-là sont innombrables et pour la
plupart inconnues ; il y a celles qui ont une diffusion plus
vaste, généralement traditionnelles ; ce sont une partie des
premières qui se sont transmises de génération en génération,
par manque d’imagination ou par nostalgie ou par conviction de ce
qu’elles ont fonctionné et devraient fonctionner encore. Elles
sont aux comptines ce que les recettes de grand-mère sont à la
cuisine. On veut toujours retrouver le bon goût d’antan, la saveur du nanan en
oubliant que c’était celui de sa propre enfance et le miracle
fonctionne souvent.
C’est
heureux, dit Lucien l’âne ne riant. Imagine les soirées et les
nuits que connaîtraient les parents si ces lénifiantes chansons
douces n’étaient pas somnifères, si les ninna nanna étaient
faites pour tenir éveillé.
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, voici une chanson qui donne vie à
ton hypothèse absurde, car c’est une « ninna nanna pour ne
pas dormir ». En fait, j’ai bien l’impression que c’est
même une berceuse pour réveiller celle ou celui qui dort, chantée
par celui qui traverse un moment d’inquiétude, qui vogue sur une
vague d’angoisse et une mer de solitude. La berceuse s’adresse à
son partenaire.
Oh,
dit Lucien l’âne, ce sont des moments qui arrivent souvent chez
certains. Il y a des gens ainsi qui vivent avec l’inquiétude comme
horizon, avec le tracas au milieu de la nuit. De là, à réveiller
l’autre, il y a de la marge.
Enfin,
je ne sais pas trop, Lucien l’âne mon ami, si tu dis juste. Pour
la simple raison que la nuit, je dors et à vrai dire, je n’ai pas
ces moments d’incertitude. Mais enfin, c’est le thème de la
chanson.
Note
bien, Marco Valdo M.I. mon ami, que la situation du monde a de quoi
perturber les meilleurs esprits. Enfin, berceuse pour berceuse, ninna
nanna pour ninna nanna, nous reprendrons – avant de nous endormir –
notre tâche et nous tisserons un peu encore le linceul de ce vieux
monde angoissé, inquiet, perturbé et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ninna
ninna nanna
Non,
non, ne dors pas
Dans ce monde incolore
Sans dedans et sans dehors
De voix et de parfums estompés
Maintenant que tous s’en sont allés
Et que celui qui reste ne voit pas
Et quand on le touche, ne bouge pas.
Et seul, nous effleure le vent
Qui caresse ce moment.
Nous avons perdu
Dans ce monde incolore
Sans dedans et sans dehors
De voix et de parfums estompés
Maintenant que tous s’en sont allés
Et que celui qui reste ne voit pas
Et quand on le touche, ne bouge pas.
Et seul, nous effleure le vent
Qui caresse ce moment.
Nous avons perdu
Et
nous avons vaincu,
Nous avons pour âme une grande toile
Avec les couleurs d’une bannière
Trop inutile pour être véritable
Qui ne nous chauffe, ni ne nous console
Dans cette nuit d’une vie solitaire.
Nous avons pour âme une grande toile
Avec les couleurs d’une bannière
Trop inutile pour être véritable
Qui ne nous chauffe, ni ne nous console
Dans cette nuit d’une vie solitaire.
Réveille-toi
mon amour !
Je suis éveillé moi aussi,
Même si entre nous,
Il y a la nuit.
Encore, réveille-toi mon amour !
Reste auprès de moi,
J’ai besoin de toi.
Je suis éveillé moi aussi,
Même si entre nous,
Il y a la nuit.
Encore, réveille-toi mon amour !
Reste auprès de moi,
J’ai besoin de toi.
Et
cette nuit, je voudrais me réveiller
Pour ne pas oublier
D’être le père de tous tes rêves d’enfant,
De tous tes besoins, de tous tes cauchemars
De tous tes doutes dans la nuit noire
Et des parfums du printemps
De ce que j’ai pris et de ce que j’ai donné,
De tout ce que je n’ai pas trouvé.
Pour ne pas oublier
D’être le père de tous tes rêves d’enfant,
De tous tes besoins, de tous tes cauchemars
De tous tes doutes dans la nuit noire
Et des parfums du printemps
De ce que j’ai pris et de ce que j’ai donné,
De tout ce que je n’ai pas trouvé.
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