mercredi 9 août 2017

ALEP SYRIACON VALLÉE

ALEP SYRIACON VALLÉE

Version française – ALEP SYRIACON VALLÉE – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienneAlep Syriacon ValleyBeppe Chierici2017

Voici, Lucien l’âne mon ami, les nouvelles fraîches de la dernière guerre en cours…

Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, je t’arrête tout de suite. Il vaudrait mieux pour la stricte précision des choses dire : une des dernières guerres en cours. Et cela pour deux raisons au moins : d’une part, car à ma connaissance, il y a plusieurs guerres encours : Syrie, Irak, Afghanistan, Libye, Soudan, Congo et toutes celles dont je ne souviens pas à l’instant ; d’autre part, à mes yeux, il n’y a qu’une seule guerre en cours et depuis fort longtemps, c’est la Guerre des guerres, la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour maintenir leur pouvoir, étendre leur domination, multiplier leurs possessions et faire fructifier leurs investissements et leur patrimoine.

Encore une fois, Lucien l’âne mon ami, tu parles d’or et tu fais parler la raison. Ceci dit, la canzone même si en effet, ce n’est pas de la dernière guerre qu’il est question, raconte l’histoire d’une guerre particulière, d’un épisode particulier de la grande guerre que tu évoques sous le nom de Guerre de Cent Mille Ans. Donc, cette chanson nous donne des nouvelles fraîches de la bataille qui s’est livrée en Syrie (d’ailleurs continue) entre divers belligérants et l’affrontement se fait en massacrant les populations locales – principalement. Des populations qui n’en peuvent, mais. Aux yeux de la chanson et aux nôtres pareillement, peu importe de savoir qui se bat contre qui, l’essentiel est ce formidable gâchis que constituent pour les populations humaines (et accessoirement, animales) ces exterminations systématiques. Pour ce qui est d’Alep, il n’en reste plus grand-chose (60 % du bâti a été détruit) et sans doute, comme toujours, finalement, on la reconstruira.

On peut le penser, dit Lucien l’âne, on finit toujours par reconstruire, même si on ne peut jamais refaire les habitants détruits ou éliminés par les intempéries guerrières. Maintenant, Marco Valdo M.I. mon ami, une dernière chose : j’aimerais savoir un peu ce que signifie cet étrange titre.

Lucien l’âne mon ami, je vais essayer de répondre à ton interrogation et te dire ce que cette chanson évoque pour moi. Il me paraît qu’il s’agit d’une concaténation imaginaire de deux univers : Alep, une énorme ville syrienne (plus de deux millions et demi d’habitants) et la Silicon Vallée, une vallée californienne, celle où prospère la civilisation digitale étazunienne. Pour le détail, voir le dernier couplet de la canzone.

Ainsi, je ferai, Marco Valdo M.I. mon ami. Pour le reste, tissons le linceul de ce vieux monde malade de la tête, massacreur, riche, trop riche et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Les hommes sont tous pareils pour le soleil,
Où qu’ils se tiennent sur la planète.
Pour les étoiles et pour le ciel, c’est pareil
Qu’on soit cultivé ou analphabète.
Mais dans notre monde,
La ronde n’est pas ronde.
Les humains comme nous
Sont égaux seulement dans la mort.
Pour la vie et pour le sort,
Ils ne le sont pas du tout.

L’Homo Sapiens est un problème,
Un complexe théorème :
C’est un loup, c’est une agnelle,
C’est Gengis-Khan ou Raphaël.
C’est Akhenaton, c’est Homère,
C’est Mozart, c’est Luther.
Albert Einstein ou Mandela,
Pol-Pot, Staline ou Videla,
Une paysanne sans terre,
Dieu de paix ou dieu de guerre.

Un Homme Nouveau, aujourd’hui,
Est arrivé la gueule ouverte
Faire de la Terre sa tanière ,
Il la veut pour lui tout seul, à tout prix.
C’est le roi de la finance,
C’est lui qui mène la danse.
Par Internet, il agit
Et comme cela, il nous possède,
Avec le Réseau qui séduit,
Il sait tout et il voit tout.

L’Homo Novus fonce sans répit :
Il se fout complètement du droit,
Il pense seulement au profit
Et se jette tête baissée dans le combat.
Celui qui s’oppose à lui, celui qui le fuit,
En une seconde, il le détruit.
Et rien ne sert de le critiquer,
C’est perdre son temps que de lui parler.
Sa devise est : « Toujours plus riches !
Et que les pauvres se pendent ! »

Internet, Google, Facebook
Ont créé les vautours noirs
Qui d’Alep et de son souk
Ont fait des abattoirs ;
Et d’un peuple sans histoire
Ont détruit le territoire.
Plus d’enfants, ni de balançoires,
Dans les rues courent les loups et les hyènes…
Et puis, des bombes et encore des bombes…
Et toujours des tombes et encore tombes.

Dans Alep, et du bazar et du caravansérail
Pourtant légendaires,
Les assassins et les mercenaires
N’ont pas fait le détail.
Des églises et des mosquées,
Où devrait exister la fraternité.
Ils ont fait des tranchées
De barbaries et de massacres
Et puis, des bombes et encore des bombes…
Et toujours des tombes et encore tombes.

Dans Alep, il n’y a pas de Dieu,
Il n’y a pas de paix, il n’y a pas de vie.
Fini le chrétien ! Fini le juif,
Finis les sunnites et les chiites !
Monuments et œuvres d’art, quelle farce !
Sont immolés au dieu Mars.
D’Alep et son histoire,
Reste seulement la mémoire.
Et puis, des bombes et encore des bombes…
Et toujours des tombes et encore tombes.

Zuckerberg, Page et Cook,
Les philanthropes de mon chose,
Reconstruiront sans ambages
Une Alep nouvelle éclose.
Les robots commanderont
Et les idiots applaudiront.
Tout alors sera virtuel
Dans la capitale nouvelle
Ça va de soi, renommée
ALEP – SYRIACON – VALLÉE.


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