LA MUSIQUE DU VENT
Version
française – LA MUSIQUE DU VENT – Marco Valdo M.I. a – 2016
Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson de l’année et en soi, c’est intéressant pour qui s’intéresse à cette voix d’ailleurs, d’en dehors qu’est la chanson pour autant que la chanson s’y prête, qu’elle ne se prenne pas pour une sirène commerciale. Donc, un chanson de l’année, une chanson millésimée, comme l’indique la date de publication du disque qui la reproduit, lequel porte le très beau titre de « Restiamo umani » – « Restons humains ».
Oh,
Marco Valdo M.I. mon ami, je t’arrête tout de suite à propos de
ce « Restons humains », j’ai de forts
soupçons qu’en tant qu’espèce
animale, l’humanité elle-même,
du moins dans les temps présents, n’a
pas pris conscience de sa place relative dans le monde et de son
immense prétention : elle voit les choses et le monde à
l’envers, et ce titre me paraît lui aussi un rien décalé. À mon
sens, il vaudrait mieux dire « Devenons humains »,
« Soyons humains ! », sur le mode de l’optatif,
marqué au sceau d’un futur.
Sur
ce
point, Lucien l’âne mon ami, je ne peux que te donner raison.
L’humanité, considérée comme l’art d’être un humain, est
encore à faire, même s’il en existe déjà de belles esquisses,
mais c’est loin d’être généralisé. Et
d’évidence, ne pourraient rester humains que ceux qui le seraient
déjà et c’est bien là le problème. Mais, si
tu le veux bien, j’en reviens à la chanson dont il est intéressant
de noter la contemporanéité. La chanson évolue, ses sujets de
préoccupations aussi ; elle porte la marque du temps. Celle-ci
est nettement une chanson de paix, chansons qui sont les plus sûres
chansons contre la guerre.
Oui,
oui, Marco Valdo M.I., que l’on fasse des chansons de paix, de celles
qui chantent au cœur et à l’esprit, des chansons qui chantent,
qui rêvent et qui pensent.
Avec
celle-ci, cette chanson du vent, on y est. Elle chante en effet au
cœur
et à l’esprit ; elle rêve aussi ; elle pense. Dans sa
forme, elle sonne comme une litanie, un motet répétitif, elle
s’apparente au lai, au madrigal, au rondeau, à l’antienne. C’est
une chanson à l’ancienne. Elle se
doit d’être hors mode pour être indémodable, car elle dit des
choses intemporelles.
Et
au fur et à mesure que je la traduisais, résonnait en mon for
intérieur une poésie française, une chanson française, née au
cœur de la guerre, sous le manteau gris de l’occupation en 1942 et
grandie au jour après la libération. Elle a, elle aussi, cette même
forme incantatoire, cette répétition obsédante du thème et sans
doute, l’auras-tu reconnue, il s’agit de Liberté
de Paul Éluard [[5726]]. Une chanson de résistance elle aussi, une
sœur de ce « Lo
avrai… »,
où nous avons puisé notre antienne : « Ora e sempre :
resistenza ! »
Certes
que je la connais, Marco Valdo M.I. mon ami, et tous les enfants de
langue française qui ont été à bonne école la connaissent cette
« Liberté ». Elle commence d’ailleurs
ainsi :
« Sur
mes cahiers d’écolier…
J’écris
ton nom.
Et
elle se termine comme ça :
« Je
suis né
pour
te connaître
Pour
te nommer
Liberté ».
Concluons
et reprenons notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce
vieux monde malade du commerce, avide, cupide, sottement
concurrentiel et cacochyme
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I.
Je chante pour cette terre fatiguée,
Pour celui qui lève le drapeau blanc,
Pour la paix retrouvée,
Pour les visages souriants,
Pour les fleuves et les marées,
Pour le droit aux idées,
Pour les glaces et les poissons,
Pour les tribus en extinction,
Chanter pour un monde meilleur,
Respirer l’air à la lumière,
Et sentir sur la peau la chaleur,
D’un jour qui s’éclaire,
D’un
jour meilleur.
Je chante pour cette longue nuit,
Pour le courage de celui qui n’a pas menti,
Pour le temps et les distances,
Pour les rêves et les espérances,
Je chante pour cette longue nuit,
Pour le courage de celui qui n’a pas menti,
Pour le temps et les distances,
Pour les rêves et les espérances,
Je chante pour ces blanches cimes,
Pour nos jambes fatiguées,
Pour la vie et les saisons,
Pour les demain et bonnes occasions,
Je joue la musique du vent.
Chanter pour un monde meilleur,
Respirer l’air à la lumière,
Et sentir sur la peau la chaleur,
D’un jour qui s’éclaire,
D’un jour meilleur.
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