GUERRES
SAINTES – Marco Valdo M.I. – 2016 (nouvelle version)
Dialogue
maïeutique
Oh,
Marco Valdo M.I. mon ami, il me semble que le commentateur italien
qui nous a précédé a bien raison : cette chanson est toujours
d’une grande actualité.
De
fait, Lucien l’âne mon ami, un
peu comme
l’érotisme à Copenhague,
sujet à
partir duquel
j’ai écrit une chanson : « Sois
islamique ! », pas
plus tard qu’hier à
la suite d’un acte imbécile, dément et criminel, commis au nom de
la « Guerre Sainte », précisément.
Donc, Lucien l’âne mon ami, voici une chanson sur la « Guerre
sainte », « Djihad », comme
la nomment certains furieux prophétiques. Elle date d’il y a un
demi-siècle ; elle aurait pu être écrite bien avant car
on
n’a jamais manqué de délirants assassins fauchant leurs
contemporains au nom d’entités nébuleuses telles
que Dieu, les Dieux,
les
prophètes,
les
livres
saints
et autres babioles du
genre,
des
entités
fantômes dont ils usent pour
justifier leurs penchants au sadisme. Ce
qui, par parenthèse, permet de différencier les tenants d’une
croyance : d’un
côté,
l’ensemble
des croyants qui se contentent de croire et
gardent leur croyance en eux-mêmes – bel
exmple de décence sociale
et de
l’autre, ceux-là,
les
excités de la prière
qui relèvent de la psychiatrie clinique.
Ainsi,
la chanson
a été écrite en
allemand par
un Allemand, qui – composant aussi en français – aurait sans
doute dû la traduire lui-même. Sans
doute, l’a-t-il fait, mais
je n’en ai pas trouvé de traces. Je ne sais d’ailleurs pas
pourquoi Frédérik Mey (nom que se donne Reinhard Mey quand il
chante en français) ne l’a pas mise à son répertoire.
Si
je comprends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, tu en as fait une
version de ton cru.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, je voulais me faire une idée de ce
qui y était dit et je suis très content de ce que j’ai trouvé.
Car, elle raconte trois guerres saintes et rien qu’entre des
humains – toutes aussi stupides :
la
première relate l’expansion de l’Islam,
la
seconde les Croisades,
la
troisième la Guerre de Trente Ans (et c’est une durée très
sous-estimée) qui ravagea l’Allemagne et l’Europe centrale et
qui je te le rappelle opposait les catholiques aux protestants.
Et
la chanson un rien sceptique, ou carrément mécréante, pose la
vraie question : en quoi une guerre est-elle sainte ?
J’ajouterais volontiers : en quoi une guerre sainte est-elle
saine (d’esprit) ?
Là,
tu as bien raison, Marco Valdo M.I. mon ami, c’est le cas de le
dire. Il y a lieu de poser autrement la question. On ne peut, sauf en
usant d’un sens figuré, poser sérieusement la question de la
sainteté ou de la non-sainteté d’une guerre ou de quoi que ce
soit ; car la sainteté, cela n’a aucun sens dans le réel.
Par contre, on peut se poser la question de la santé mentale de ceux
qui croient et qui, à partir de cette prémisse, édifient un
univers fantasmatique, où ils abritent d’étranges entités qu’ils
déclarent sacrées. Des gens qui à partir de là, veulent imposer
leurs fantasmes aux autres humains et en cas de refus d’obtempérer,
les massacrent à tour de bras. Tel est le sens de la guerre sainte,
chose que nous les ânes, nous nous refusons à pratiquer et même,
comme tu le vois, à reconnaître..
Certes,
Lucien l’âne mon ami, mais c’est bien là le nœud, seuls les
humains sont assez complexés pour vouloir imposer au monde de
pareilles sornettes. Cela dit, on aurait pu ajouter aux joyeuses
tueries qui en découlent, celles qui ont été pratiquées au nom de
croyances sans dieux, sans Dieu, sans entités anthropomorphiques
désastreuses. En fait, vois-tu, le vrai problème, c’est la
croyance elle-même, qui est une drogue dangereuse. Elle rend fou
celui qui l’absorbe. Ce qui est réjouissant dans cette chanson,
c’est qu’elle rappelle que l’humanité a déjà connu pareilles
mésaventures et qu’elle en est venue à bout.
Concluons
ici, Marco Valdo mon ami, d’une devise à vocation universelle :
« Ni
Dieu, ni maître,
Ni
religion, ni guerre ! »
Excellente
incitation à la paix, Lucien l’âne mon ami. Mais avant de te
laisser conclure, juste une petite indication. Pour aider à la
compréhension de la chose, j’ai ajouté des sous-titres entre les
différentes parties de la chanson. Ça rend les choses plus claires.
Fort,
bien Marco Valdo M.I., il vaut mieux éclairer comme ça qu’avec
des bûchers et maintenant, reprenons notre tâche et tissons le
linceul de ce vieux monde malade de la croyance, crédule, religieux,
calamiteux, massacreur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L’islam
pacifique
On
a appelé au Djihad, à la guerre sainte
Et on a été de Médine et La Mecque
Au berceau chrétien, en Palestine,
Et puis, jusqu’à Tunis et en Espagne,
Avec des oriflammes, des épées et d’autres instruments
Porter le salut de l’islam aux gens.
Et on a été de Médine et La Mecque
Au berceau chrétien, en Palestine,
Et puis, jusqu’à Tunis et en Espagne,
Avec des oriflammes, des épées et d’autres instruments
Porter le salut de l’islam aux gens.
La
pax cristiana
Ça
n’a pas laissé indifférents les chevaliers de la Croix
Et autour de l’an mil, ça y était : on partait là-bas
Et autour de l’an mil, ça y était : on partait là-bas
Avec
écus, chevaux, armes et bagages,
À la croisade, au sacré carnage.
Avec le feu et l’épée, cette fois, on allait là-bas
Pour libérer des Turcs et des Sarrasins, la sainte patrie
Et celui qui ne put fuir la victoire de la Croix,
Par l’épée fut coupé en deux parties.
À la croisade, au sacré carnage.
Avec le feu et l’épée, cette fois, on allait là-bas
Pour libérer des Turcs et des Sarrasins, la sainte patrie
Et celui qui ne put fuir la victoire de la Croix,
Par l’épée fut coupé en deux parties.
La
confession de paix
Pourquoi
fait-on toujours la guerre aux mécréants ?
Au nom de dieu ou contre une autre religion ?
Nous, avec Wallenstein, Tilly et l’Empereur germanique,
Au nom de dieu ou contre une autre religion ?
Nous, avec Wallenstein, Tilly et l’Empereur germanique,
On
ne peut pas se supporter entre hérétiques et catholiques.
Alors, on brûle les maisons des protestants
Et on assassine vieux ou jeunes
En réplique à la furie suédoise d’avant.
Alors, on brûle les maisons des protestants
Et on assassine vieux ou jeunes
En réplique à la furie suédoise d’avant.
Et
maintenant ?
Aujourd’hui
aussi, on appelle à la guerre sainte
On y va en mots et en actes
Et tous au ciel montent en triomphe.
Mais dites-moi, en quoi une guerre est-elle sainte ?
On y va en mots et en actes
Et tous au ciel montent en triomphe.
Mais dites-moi, en quoi une guerre est-elle sainte ?
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