mercredi 30 mars 2016

JE T’OFFRIRAI UNE ROSE

JE T’OFFRIRAI UNE ROSE

Version française – JE T’OFFRIRAI UNE ROSE – Marco Valdo M.I. – 2010 – nouvelle version 2016.
Chanson italienne – Ti regalerò una rosa – Simone Cristicchi – 2007



Je t’offrirai une rose, 
Une rose rouge pour peindre toute chose 



Une autre chanson qui parle de folie et d’asiles.



Moi, dit Lucien l’âne, je trouve cette nouvelle version plus jolie…


Je t’offrirai une rose,
Une rose rouge pour peindre toute chose ;
Une rose pour consoler chacune de tes larmes ;
Une rose pour t’aimer.
Je t’offrirai une rose,
Une rose blanche comme si tu étais mon épouse,
Une rose blanche qui te serve à oublier
La moindre peine.

Je m’appelle Antonio et je suis fou à lier
Je suis né en 54 et je vis ici depuis que j’étais enfant ;
Ils m’ont enfermé ainsi dans un asile durant quarante ans.
Je t’écris cette lettre, car je ne sais pas parler –
Pardonne ma calligraphie de petit garçon –
Et je m’étonne d’éprouver encore une émotion,
Mais la faute est à ma main qui ne cesse de trembler.

Je suis un piano avec une touche cassée,
L’accord dissonant d’un orchestre d’ivrognes
Et jour et nuit continuent à se ressembler
Dans le peu de lumière qui traverse les vitres opaques.
Je fais encore sous moi tant j’ai peur ;
Pour la société des sains, nous avons toujours été des hideurs.
Je pue de pisse et de chiure :
J’ai une maladie mentale et il n’existe pas de cure.

Je t’offrirai une rose,
Une rose rouge pour peindre toute chose ;
Une rose pour consoler chacune de tes larmes ;
Une rose pour t’aimer.
Je t’offrirai une rose,
Une rose blanche comme si tu étais mon épouse,
Une rose blanche qui te serve à oublier
La moindre peine.

Les fous sont des points d’interrogation sans phrase,
Des milliers d’astronefs qui rentrent à la base.
Ce sont des pantins étendus au soleil à sécher ;
Les fous sont des apôtres d’un Dieu qui les a rejetés.
Avec la frigolite, je me fabrique de la neige ;
Dtre toujours seul, m’a fait si malheureux.
Maintenant prenez un télescope, mesurez les distances
Et regardez entre vous et moi, qui est le plus dangereux ?

Dans les pavillons, nous nous aimons en cachette
Ciselant un coin qui soit à nous seulement.
Je me rappelle les rares instants où nous nous sentons vivants,
Plus un de ces dossiers cliniques perdus dans des archives.
Tu seras le dernier à disparaître de mon cœur ;
Tu étais comme mon ange lié à un radiateur.
Malgré tout, je t’attends à chaque heure
Et si je ferme les yeux, je sens ta main qui m’effleure.

Je t’offrirai une rose,
Une rose rouge pour peindre toute chose ;
Une rose pour consoler chacune de tes larmes ;
Une rose pour t’aimer.
Je t’offrirai une rose,
Une rose blanche comme si tu étais mon épouse,
Une rose blanche qui te serve à oublier
La moindre peine.

Je m’appelle Antonio et je suis sur le toit
Chère Marguerite, ça fait vingt ans que je t’attends
Nous sommes les fous quand personne ne nous comprend
Je te laisse cette lettre, à présent je dois partir sans toi
Pardonne ma calligraphie de petit garçon –
Et je m’étonne d’éprouver encore une émotion,
Qu’Antonio sache voler, ça t’étonne toi ?

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