La Religieuse
Chanson
française – La Religieuse – Georges Brassens – 1969
Paroles
et musique : Georges
Brassens
Interprétations :
Père
Valdu : https://www.youtube.com/watch?v=rBjnv5wIoOQ
Philippe Sarrouy et les 3 mirlitons : https://www.youtube.com/watch?v=AJL3ZekCjfY
Il paraît que, dessous son gros habit de bure, Elle porte coquettement des bas de soie, Festons, frivolités, fanfreluches, guipures, Enfin tout ce qu’il faut pour que le diable y soit. |
Mais
que donc viendrait faire une religieuse dans les Chansons contre la
Guerre ?
Y
être ou ne pas y être ? Telle est la question. Tel est le
dilemme… D’abord, ce n’est pas n’importe quelle religieuse.
C’est la sœur de Fernande.
Voyez-vous
ça, la sœur de Fernande.
D’accord. Mais encore ?
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, si la brave Margot (faudra
aussi la présenter aux CCG, qui font semblant de l’ignorer)
découvrait son corsage et inspirait ainsi tous les gars du village,
cette
religieuse incarne à elle seule tous les fantasmes des enfants de
chœurs, des ecclésiastiques et même, qui lui résisterait ?,
du Christ et des auditeurs de la chanson. C’est une Mélanie à rebours ; elle incendie les cierges sans même les
toucher.
Et
bien entendu aussi, dit Lucien l’âne en brayant comme un zèbre en
rut, ceux des interprètes et même, celui
de l’auteur
de la canzone. Une sacrée gaillarde que cette sœur ! D’une
certaine manière, elle me fait penser à cette
autre nonne dont, par l’entremise de Georges Brassens
encore,
Victor Hugo racontait la terrible aventure ; celle dont le Père
Hugo disait :
« Comme
si, quand on n’est pas laide
On avait le droit d’épouser Dieu ».
On avait le droit d’épouser Dieu ».
Eh
bien évidemment, pour répondre à la question rituelle de savoir si
la chanson a sa place ici, j'affirme qu'elle a toute sa place dans
les chansons contre la guerre, dans la mesure où il y a là comme un
parfum de libération de la femme, une liberté du corps et une
sensualité peu compatibles avec les normes canoniques. Sauf, si,
comme je le vois à tes yeux égrillards, on songe à d’autres
canons ; et de fait, comme tu le verras, c’est ce qu’on
appelle par ici et maintenant un « canon ». Et puis,
mettre la corne à la tête du Christ, même en hypothèse, cela
aurait valu le bûcher, il y a peu de temps encore.
Évidemment !
Je peux même te garantir qu’on en a torturé pour moins que ça.
Bref,
sous ses airs de Sainte Nitouche, cette canzone est un brûlot
anticlérical, dicté, diront certains, par le diable lui-même ou en
tout cas, par un mauvais esprit.
Oh,
Marco Valdo M.I. mon ami, arrête-toi là ! Pour un peu, ils
vont nous envoyer un exorciste. Ce n'est pas qu'ils me font peur ces
chasseurs de diables, mais ils m'horripilent tant que j'en ai le poil
tout retourné. Enfin, écoutons la chanson, rions et reprenons notre
tâche et tissons le suaire de ce vieux monde religieux, clérical,
superstitieux, collet monté et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tous
les cœurs se rallient à sa blanche cornette,
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l’athée le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette …
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l’athée le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette …
Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu’elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite sœur cache, c’est un scandale !
Une queue de cheval et des accroche-cœurs.
Et les enfants de chœur s’agitent dans les stalles …
Il paraît que, dessous son gros habit de bure,
Elle porte coquettement des bas de soie,
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures,
Enfin tout ce qu’il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de chœur ont des pensées impures …
Il paraît que le soir, en voici bien d’une autre !
A l’heure où ses consœurs sont sagement couchées
Ou débitent pieusement des patenôtres,
Elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres …
Il paraît qu’à loisir elle se mire nue,
De face, de profil, et même, hélas ! de dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de chœur le malin s’insinue…
Il
paraît que, levant au ciel un œil complice,
Elle dit: "Bravo, Seigneur, c’est du joli travail !"
Puis qu’elle ajoute avec encor plus de malice :
"La cambrure des reins, ça, c’est une trouvaille !"
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice …
Elle dit: "Bravo, Seigneur, c’est du joli travail !"
Puis qu’elle ajoute avec encor plus de malice :
"La cambrure des reins, ça, c’est une trouvaille !"
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice …
Il paraît qu’à minuit, bonne mère, c’est pire :
On entend se mêler, dans d’étranges accords,
La voix énamourée des anges qui soupirent
Et celle de la sœur criant "Encore ! Encore !"
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent …
Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent,
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas ! déjà chargée d’épines,
N’a certes pas besoin d’autre chose dessus.
Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent …
Tout ça, c’est des faux bruits, des ragots, des sornettes,
De basses calomnies par Satan répandues.
Pas plus d’accroche-cœurs sous la blanche cornette
Que de queue de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de chœur en font, une binette …
Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste,
Sous cet austère habit, pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ,
Le veinard sur sa croix peut s’endormir en paix,
Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes ...
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