Version
française – UNITÉ, DROIT ET LIBERTÉ – Marco Valdo M.I. –
2015
Chanson
allemande – Einigkeit
und Recht und Freiheit – Kurt
Tucholsky – 1927
Texte de Kurt Tucholsky publié – sous le pseudonyme de Theobald Tiger – le 15 mars 1927 dans “Die Weltbühne”.
Musique de Hanns EislerInterprétée par Sylvia Anders in “Hanns Eisler: Hollywood~Elegien Und Andere Lieder”
Musique de Hanns EislerInterprétée par Sylvia Anders in “Hanns Eisler: Hollywood~Elegien Und Andere Lieder”
« L'Allemagne, l'Allemagne au-dessus de tout, au-dessus de tout au monde. » |
« Unité, Justice et Liberté », ce qu' elles signifient pour les « tribus germaniques » reste complètement méconnu… relève ainsi Tucholsky en 1927.
Si ensuite on pense que « Einigkeit und Recht und Freiheit » est la troisième strophe du « Das Lied der Deutschen » (1846), passé tel quel à travers les époques du Premier Reich, Deuxième reich, République de Weimar, Troisième Reich et est encore aujourd'hui, l'hymne de la Bundesrepublik Deutschland…
Toutefois
soigneusement amputé de ses deux premiers couplets.
Tu
vois, Lucien l'âne mon ami, quand on traduit, on traduit. Et
parfois, il faut quand même ajouter un mot ou l'autre. Ici, au
commentaire, je viens d'ajouter : « toutefois
soigneusement amputé de ses deux premiers couplets ». Et
ce n'est pas sans raison. Car, figure-toi, ce fameux « Das Lied
der Deutschen » commence d'une manière qui s'est révélée
malencontreuse au fil
du temps. Si ce « Chant des Allemands » est au départ un
chant de liberté et aussi, un chant qui appelait les Allemands à
transcender leurs divisions et à ainsi éviter les guerres
fratricides, à mettre l'intérêt commun au-delà et au-dessus des
particularismes, son premier vers a fini par le transformer en un
hymne impérialiste, position qui a culminé vers 1870-71, 1914-1918
et 1933-45. Ce vers est encore connu et fait se
révulser, même la plupart des
Allemands, rien qu'à l'idée ; il s'agit bien évidemment de
« Deutschland, Deutschland
über alles, über alles in der Welt. »
- Traduction : « L'Allemagne, l'Allemagne
au-dessus de tout, au-dessus de tout au monde. » Donc,
au début, lorsqu'elle fut écrite, cette phrase incitait les
Allemands à se rassembler, à faire passer l'Allemagne, l'unité
allemande au premier plan de leurs préoccupations. Par la suite,
avec le rêve d'Otto, d'une Allemagne dominatrice, puissante, les
mêmes mots ont pris un sens plus inquiétant. Il s'agissait de
dominer le monde ou en tous cas, d'y jouer un rôle dominant. On
comprend dès lors beaucoup mieux l'ironique scepticisme de Tucholsky
à l'égard de ce que pouvait signifier
pour les Allemands de 1927, habitants d'une
Allemagne unifiée
où grandissait de jour en jour la « bête immonde », les
deux premiers vers de la dernière strophe : « Unité
et droit et liberté pour la patrie allemande. » Il en
frémissait, on en frémit encore. C'est de ce frémissement, de
cette sensation d'horreurs à venir que parle cette chanson.
Voyons
donc la chanson et reprenons notre tâche en tissant le linceul de ce
vieux monde cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Reste
un très grand mystère.
Certains sont dans une interrogation éternelle,
Même s'ils le veulent, ils n'y comprennent rien.
Certains sont dans une interrogation éternelle,
Même s'ils le veulent, ils n'y comprennent rien.
Car
déjà cent années, jour après jour,
Imposent pour toujours
Une perspicacité patiente au travers de lunettes.
Quand on est bête, on est bête.
Aucune pilule ne peut y porter remède
Imposent pour toujours
Une perspicacité patiente au travers de lunettes.
Quand on est bête, on est bête.
Aucune pilule ne peut y porter remède
La
Justice chez les Teutons,
A un bandage au front.
Mais ils l'ornent volontiers,
Et là il ne reste pas toujours attaché.
D'aucuns criaillent
Comme ce cher bétail.
D'autres croient encore à une bonne volonté…
Quand on est bête, on est bête.
Aucune pilule ne peut y porter remède
A un bandage au front.
Mais ils l'ornent volontiers,
Et là il ne reste pas toujours attaché.
D'aucuns criaillent
Comme ce cher bétail.
D'autres croient encore à une bonne volonté…
Quand on est bête, on est bête.
Aucune pilule ne peut y porter remède
Un
énorme appareil de lois :
Hambourg tire à soi
Altona ;
La Bavière sèchement réplique :
« Vive la république ! »
Chacun ne pense en premier
Qu'à son Reich privé…
Une République à contre gré.
Quand on est Allemand, on est Allemand.
Pour cela, il n'y a pas de médicament.
Hambourg tire à soi
Altona ;
La Bavière sèchement réplique :
« Vive la république ! »
Chacun ne pense en premier
Qu'à son Reich privé…
Une République à contre gré.
Quand on est Allemand, on est Allemand.
Pour cela, il n'y a pas de médicament.
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