dimanche 7 décembre 2014

LE GOÛT DE CONSOMMER

LE GOÛT DE CONSOMMER

Version française – LE GOÛT DE CONSOMMER – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson espagnole - Consumo gusto – Ska-P – 2002



il suffit de regarder le ciel au-dessus de la ville et de voir toutes ces traînées blanches qui s'entrecroisent…



Ah, Lucien l'âne mon ami, autour de nous, comme dit la chaisière, les hommes, ils ne pensent qu'à ça…


Certes, ce sont des obsédés, mais foi d'âne, il n'y a pas que ça dans la vie… Le tout évidemment, c'est de savoir ce que c'est que ce ça… Le célèbre docteur Freud le disait bien : le ça, ça compte.


Précisément, Lucien l'âne mon ami, tu as mis le doigt sur le point central de cette histoire : ça compte et ça n’arrête pas de compter. Au centre du monde, tirant toutes les ficelles, il y a le comptable. C'est comme ça dans cette société. Je veux parler de cette société malade du pognon et de la consommation. Une société qui mène l'espèce tout droit à sa propre destruction.


C'est toujours comme ça, disait le hérisson. C'est toujours comme ça dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres depuis tant et tant de temps.


La société de consommation est là depuis des dizaines d'années et elle se maintient , elle croît même malgré les ravages que manifestement elle crée – à titre d'exemple, mon ami Lucien l'âne, voici un indice en quelque sorte : il suffit de regarder le ciel au-dessus de la ville et de voir toutes ces traînées blanches qui s'entrecroisent… Ce sont les avions. Et dans les avions, il y a les gens, des millions de gens pris par ce délire collectif de la vitesse, de la consommation… Et ces avions ne font pas que tracer des lignes dans le ciel – ce qui est déjà une infection, mais en outre, ils font du bruit et ils bouffent des tonnes et des tonnes de carburant et d'oxygène… Je dirais surtout d'oxygène. Sans compter les crasses qu'ils balancent dans l'air. Et ce n'est là qu'un début ; faut voir comme ils sont fiers de vanter les millions de pékins qui se pressent dans les aéroports et la plupart pour des futilités. Et ils font tout, rigoureusement tout ce qu'ils peuvent pour accroître encore cette surpopulation aérienne. Tout ça, c'est riches (Les mêmes que décrit Kästner dans Wintersport– c'était en 1929) – candidats et imitations de riches… On peut résumer la chose par « Je dépense, donc je suis » , comme on le lisait sur une affiche de 1968.


Je me demande, dit Lucien l'âne en riant, je me demande quand l'intelligence viendra aux hommes ; j'entends homme, au sens générique ; car ici, comme dans d'autres domaines, les femmes ne sont pas en reste. Bref, les hommes sont d'un infantilisme tellement insondable. Certains arrivent à surmonter cette addiction ; mais actuellement, c'est une petite minorité et globalement, l’humanité est atteinte de ce goût de la consommation (« Consumo gusto », précisément) qui la mène à sa perte. Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons le suaire de ce vieux monde perclus d'avidité, rongé d'envies, infecté par ses consommations, malade du développement et de la croissance et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Acheter des choses qui ne valent rien
Acheter pour les oublier au grenier
Acheter est un plaisir divin
Acheter, car on aime gaspiller

Toute la journée à bosser comme un con jusqu'au soir
Pour un salaire de merde qui vient toujours en retard
La télé dit de consommer
On accepte avec plaisir, on se laisse persuader

Payer, le collège de l'enfant
Payer, le gaz, l'eau et l'électricité
Payer, la résidence de maman
Payer, la vie consiste à dépenser
On paye la facture de la voiture, on paye les impôts
On paye la putain d'hypothèque, on paye son compte au bistrot
On paye la facture du vidéo, on paye la facture du téléviseur
On paye l'assurance de la voiture, on paye la facture de l'ordinateur

Putain de pognon, putain d'argent
La société de consommation fait de nous ses serviteurs
Putain de pognon, putain d'argent
Toujours le couteau sur la gorge, c'est la vie du consommateur
ESCLAVE DE LA PUBLICITÉ
ON EST ESCLAVE
ESCLAVE DE LA SOCIÉTÉ
LE BIEN-ÊTRE N'EST PAS POUR TOUT LE MONDE

C'est l'histoire des travailleurs humbles
Qu'on a utilisés et ne l'ont même pas vu
Qui tire profit, qui tire les ficelles ?
Ceux qui sont « en haut », ceux qui prennent notre dû.


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