LE
DOUX PAYS
Version
française – LA DOUCE NATION – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
italienne - Il dolce Paese - Sergio Endrigo – 1968
Les deux maròs (avec le béret, à droite ) ont effectivement tiré et ont effectivement tué deux pêcheurs indiens |
Je propose cette chanson, toutefois prudemment comme Extra, parce que je trouve que ses strophes et sa marche musicale de fanfare de village un peu débile, avec mandolines et tubas, est le meilleur commentaire de cette journée grondante de rhétorique patriotarde (En Italie, le 2 juin est dite « fête de la république » et jour de la parade militaire nationale) à laquelle on a immanquablement ajouté l'embrassade à « nos » deux « maròs » (fusiliers marins ou commandos de marine italiens) emprisonnés en Inde depuis plus de deux ans, qui justement aujourd'hui ont pensé à bien élever la voix en professant leur innocence et en affirmant avoir seulement obéi aux ordres…
Eh
bien, sur cet événement embrouillé, le meilleur commentaire est
sûrement la première strophe de cette chanson d'Endrigo. Et en
effet, cette histoire des deux maròs est « une affaire
gonflée, tuméfiée, une des plus absurdes « narrations
toxiques » des derniers temps, dans laquelle les fascistes et
les escrocs, les droites politiques et médiatiques de cette douce
nation se sont employés à semer des mensonges et irriguer le champ
avec l'habituel mélange de victimisme national, de provincialisme
arrogant et de lieux communs racistes ». La citation est tirée
du livre « Les deux Maròs. Tout ce qu'on ne vous a pas dit »,
écrit par le correspondant international Matteo Miavaldi, dont on
trouve de vastes extraits et la synthèse, par exemple, sur Giap
della Wu Ming Foundation.
Post-scriptum :
Et
si vous n'avez pas envie de lire le livre ou les longs extraits sur
Internet, je vais synthétiser :
- les deux maròs italiens n'étaient pas engagés dans une mission internationale et même pas pour la défense d'intérêts stratégiques nationaux ; ils étaient en mission de protection d'intérêts privés ;
- l'Italie participe à des missions internationales antipiraterie et le fait avec ses navires de guerre ;
- la loi, fut voulue par La Russa (ministre de la défense, fasciste notoire) et votée à très large majorité (gouvernement Berlusconi), introduisait une possibilité qui existe dans le système de très peu de pays, d'avoir des groupes de protection sur les bateaux commerciaux et, comme cette loi ne prévoyait pas la possibilité de recourir à des mercenaires, les mercenaires sont devenus les fusiliers de Marine, prêtés par l'État aux armateurs privés qui en oit demandés et payés par l'État presque 500 Euro par jour de navigation ;
Les deux maròs étaient donc là pour l'argent et avec l'aval des autorités militaires et du gouvernement italiens ; c'étaient, pour ainsi dire, des mercenaires au service de privés mais payés par l'État, et non des soldats au service de la Nation ;
- les deux maròs italiens n'étaient pas engagés dans une mission internationale et même pas pour la défense d'intérêts stratégiques nationaux ; ils étaient en mission de protection d'intérêts privés ;
- l'Italie participe à des missions internationales antipiraterie et le fait avec ses navires de guerre ;
- la loi, fut voulue par La Russa (ministre de la défense, fasciste notoire) et votée à très large majorité (gouvernement Berlusconi), introduisait une possibilité qui existe dans le système de très peu de pays, d'avoir des groupes de protection sur les bateaux commerciaux et, comme cette loi ne prévoyait pas la possibilité de recourir à des mercenaires, les mercenaires sont devenus les fusiliers de Marine, prêtés par l'État aux armateurs privés qui en oit demandés et payés par l'État presque 500 Euro par jour de navigation ;
Les deux maròs étaient donc là pour l'argent et avec l'aval des autorités militaires et du gouvernement italiens ; c'étaient, pour ainsi dire, des mercenaires au service de privés mais payés par l'État, et non des soldats au service de la Nation ;
Les
deux maròs ont effectivement tiré et ont effectivement tué deux
pêcheurs indiens ;
Le bateau sur lequel les deux maròs étaient embarqués, au moment de l'incident, ne se trouvait pas dans les eaux internationales (et dès lors sur le territoire indien).
Le bateau sur lequel les deux maròs étaient embarqués, au moment de l'incident, ne se trouvait pas dans les eaux internationales (et dès lors sur le territoire indien).
Ceci
dit, il s'agit d'un double homicide né d'une erreur d'évaluation,
de deux sots qui se sont laissés éblouir par quelques milliers
d'euros « faciles », par des politiciens d'abord
incompétents et ensuite irresponsables qui ont posé toutes les
prémisses pour créer un cas de deux « démocraties »,
l'italienne et l'indienne, infectées par leur inefficience, le
nationalisme et le populisme…
Et
quant à ces deux pêcheurs indiens, les vraies victimes dont
personne ne parle jamais, eux c'est sûr, ne pourront jamais plus
rentrer chez eux. Au soussigné il plairait que les deux maròs
rentrassent en Italie… mais seulement à condition que ce jour-là,
ils aillent vite casser la gueule à La Russa et à la racaille comme
lui qui les ont mis dans le pétrin si bêtement.
Et ensuite direct en prison au moins pour un temps (car jusqu'à présent ils n'ont pas du tout assumé), et sans manger. Autre chose que des héros !
Et ensuite direct en prison au moins pour un temps (car jusqu'à présent ils n'ont pas du tout assumé), et sans manger. Autre chose que des héros !
Je
suis né dans une douce nation
Où qui casse ne paye pas les verres
Où qui crie le plus fort a raison
Où il y a le soleil et la mer
Où qui casse ne paye pas les verres
Où qui crie le plus fort a raison
Où il y a le soleil et la mer
Nous
sommes nés dans une douce nation
De gens aimables où on chante toujours
Où on parle seulement d'amour
Tellement qu'on a perdu la passion
De gens aimables où on chante toujours
Où on parle seulement d'amour
Tellement qu'on a perdu la passion
L'amour y est seulement un prétexte
Avec des rimes de cœur et douleur
Pour vivre à toute allure et oublier au plus vite
Les soucis et les problèmes de l'heure
L'amour
y est seulement un prétexte
Avec des rimes de cœur et douleur
Pour vivre à toute allure et oublier au plus vite
Les soucis et les problèmes de l'heure
Avec des rimes de cœur et douleur
Pour vivre à toute allure et oublier au plus vite
Les soucis et les problèmes de l'heure
Dans cette douce et charmante nation
Vivent les plus anciennes gens du monde
Et avec deux sous de pain et d'espérance
Boivent un verre et avancent
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