AU
CIMETIÈRE DE MONTMARTRE
Version
française – AU CIMETIÈRE DE MONTMARTRE – Marco Valdo M.I. –
2014
Chanson
allemande – Auf dem Friedhof am Montmartre – Wolf
Biermann
– 1979
Paroles et musique de Wolf Biermann
Paroles et musique de Wolf Biermann
Henri et Mathilde
à Frankfort
Au
début des années 30, Heinrich Heine abandonna l'Allemagne
(« Deutschland, ein Wintermärchen », comme il l'écrivit
une dizaine d'années plus tard) pour la plus libre France. La
censure de ses œuvres dans son pays le frappa dès 1835, mais le
poète ne pouvait pas imaginer qu'elle serait encore plus féroce
cent ans après, lorsque ses livres – avec ceux de tant d'autres
auteurs – ne furent pas seulement interdits, mais furent brûlés
dans des autodafés (Bücherverbrennungen) organisés par les nazis
en mai 1933…
Au
cimetière de Montmartre
Les
cieux de l'hiver pleurent.
Et
moi avec mes petites chaussures, je saute
Par-dessus
les flaques, où nagent
Les
saletés qui se défont doucement
Les
crottes des chiens de Paris
Et
j'ai les pieds trempés, quand
Je
trouve la tombe d'Heine Henri.
Là,
gèlent sous le marbre blanc,
Au
fond de l'exil, ses ossements.
Avec
lui, là, rêve Dame Mathilde
Et
ainsi, il n'est pas seul à geler.
Mais
elle ne s'appelle plus Mathilde
Dans
la pierre, on lit gravé
Son
grand nom, à lui, là, en grand,
Et
dessous : Madame Heine, uniquement
Quand
les Allemands à leur arrivée,
Ont
planté leurs croix gammées
Sur
la ville aux bords de la Seine,
Il
les gêna ce nom d'Henri Heine !
Et
moi je ne sais pas comment, mais je sais
Ceci
seulement qu'ils l'ont effacé
Et
qu'il fut réécrit
Par
des Français dans la nuit.
Au
cimetière de Montmartre
Les
cieux de l'hiver pleurent.
Et
moi avec mes petites chaussures, je saute
Par-dessus
les flaques, où nagent
Les
saletés qui se défont doucement
Les
crottes des chiens de Paris
Et
ainsi j'avais les pieds trempés, quand
J'ai
trouvé la tombe d'Heine Henri.
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