Les
Enfants d'Auschwitz
René-Louis
Lafforgue
(1928-1967)
- Auteur, Compositeur, Interprète
Né à
Donostia – Saint Sébastien (Euzkadi). À la fin de la Guerre
Civile espagnole ses parents doivent se réfugier en France. Auteur
et chanteur libertaire, au début des années 1950 il interprète
ses compositions dans les cabarets.
En
1956, il se fait connaître du grand public avec "Le Poseur de
rails", et surtout avec "Julie la rousse", chanson
pour laquelle il obtient le Grand Prix du Disque. Il poursuit dans
cette veine, sans trouver le même écho auprès du public avec ses
titres suivant : "Ça c'est chouette" (1958), "Grand
Manitou" (1961), "L’École buissonnière" (1963),
"Les Enfants d'Auschwitz" (1966).
Il
ouvre un cabaret rue de l'Arbalète à Paris, L’École
Buissonnière, du nom d'une de ses chansons. Sa femme continue un
temps de le diriger après sa disparition dans un accident de
voiture.
Quand
le matin mon fils, mon gars,
Je
te vois haut comme trois pommes
Me
tendre les bras, mon bonhomme,
En
riant pour rien aux éclats.
En
te voyant mon gars, mon fils,
Je
revois les enfants d'Auschwitz.
Toi
mon garçon, sang de mon sang,
Chaque
instant, chaque heure qui sonne,
Tu
en uses mieux que personne
En
mille et un jeux innocents.
Lorsque
tu joues mon gars, mon fils,
Je
repense aux enfants d'Auschwitz.
Pierrot
gourmand, cuiller en main,
Croisant
un pot de confiture,
Tête
à tête avec l'aventure
Tu
n'attends jamais à demain.
Quand
tu manges mon gars, mon fils,
Je
pleure les enfants d'Auschwitz.
Capitaine,
si ton bateau
Fait
naufrage dans la baignoire,
Ce
n'est jamais la mer à boire
Je
mets toujours le nez dans l'eau.
En
te lavant mon gars, mon fils,
Je
lave les enfants d'Auschwitz.
Marchand
de sable quand tu dors,
Le
rêve est toujours au bout de ton pouce ;
La
Grande Ourse sur ta frimousse
Tisse
pour toi la Toison d'Or.
En
te berçant mon gars, mon fils,
Je
berce les enfants d'Auschwitz.
Un
million trois cent mille morts,
Cent
soixante heures sur le qui-vive.
J'ai
parfois le cœur qui s'enjuive
Quand
j'entends ce confiteor.
En
toi mon gars, par toi mon fils,
J'embrasse
les enfants d'Auschwitz.
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