TANT QUE LES MEURTRIERS
Version française – TANT QUE LES MEURTRIERS – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
allemande – Solang
die Mörder – Ernst
Busch
– 1967
Poème
russe Пока убийцы ходят по земле (1965) - :
Jewgeni Jewtuschenko - Evgueni Aleksandrovitch Evtouchenko
Version
allemande: Wladimir Wischnjak
Musique: Eduard Kolmanowski
Ceux-là et tous les autres....
M'est
avis, dit Lucien l'âne, que j'ai déjà entendu une chanson qui
ressemble à celle-ci par le thème central de l'enfant brûlé dans
un camp qui s'envole en fumée...
En
effet, Lucien l'âne mon ami, il y a bien une chanson qui raconte une
histoire d'enfant brûlé dans le four d'un camp d'extermination et
qui s'envole en fumée... Il s'agit d'une chanson de Francesco
Guccini, intitulée Auschwitz
et j'en avais fait une version française, moi aussi. Principalement,
car cette chanson m'avait ému. Mais celle-ci parle de Dachau... et
puis, elle est nettement plus dure ; c'est une chanson de haine
et qui appelle à la poursuite et au châtiment des tueurs. Rien
d'étonnant venant d'Evtouchenko, ce poète russe auteur également
du poème Babi Yar, autour duquel Chostakowitch a créé sa treizième
symphonie. Dommage que dans les deux cas, ici dans les Chansons
conter la Guerre, l'auteur Evtouchenko soit en quelque sorte laissé
au second plan. Car – et pour une fois, je crois bien que
l'expression est exacte : c'est un grand poète. Sans lui, pas
de treizième symphonie... Sans lui, pas de So lang die Mörder...
À
propos de Babi Yar, n'avais-tu pas écrit toi aussi une canzone où
tu relatais ce massacre, digne de l'enfer... Et,
je crois bien que tu racontais aussi un match de football...
Oui,
Lucien l'âne mon ami, j'avais écrit une canzone sur Babi Yar et sur
le courage démentiel d'une équipe de football de Kiev ; cette
canzone s'intitulait Le
Pied d'Ivan, mais c'était bien des années après Evtouchenko,
qui en Russie et en 1961 avait fait resurgir le souvenir de cet
épouvantable tuerie. Ce n'était pas sans risques d'ailleurs car
outre de rappeler la boucherie nazie, Evtouchenko révélait certain
antisémitisme des non-Juifs de Kiev et sans doute, également, de
toutes les Russies. Quant à moi, on sait tous ici que je ne risque
absolument rien...
Enfin,
jusqu'à présent. Mais que sait-on de ce qu'il adviendra ?
D'ailleurs, comme tu peux te l'imaginer, en d'autres temps et en
d'autres lieux, je n'aurais pas été si sûr de ta tranquillité...
C'est arrivé à bien des autres, à bien des poètes ou des
chanteurs, qui furent soudain pris dans la tourmente et furent
massacrés de diverses façons. Il faudrait un jour les regrouper...
Mais,
Lucien l'âne mon ami, il y en eut tellement et dans toutes les
langues. Et depuis la plus haute Antiquité, ainsi que disait
Vialatte. Cependant, je crois la chose utile et je ne sais trop
comment on pourrait y faire. Peut-être, mais il faudrait la manière
aussi...
En
attendant, reprenons notre tâche et tissons, comme tous ceux-là
dont nous parlons, tissons le linceul de ce vieux monde assassin,
tueur, brutal, dissimulateur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Dans
cette nuit où les flammes me dévorèrent,
Et
le train de four emmena mes cendres,
Je
suis sorti de Dachau en fumée, par la cheminée
Et
je suis retombé vivant sur la terre.
Une
fois dehors, je voulus venger ma mort
Sur
ceux qui me croient cendres encore
Comment
pourrais-je vivre tranquille sous la terre
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
L'enfer
est déjà plein de pécheurs
Mais
il y manque certains sieurs.
Ma
chanson appelle les victimes de ces barbares
Et
les conduit sur la trace des tueurs .
Cherchez-les
parmi les foules des trottoirs,
Portés
par la haine, châtiez-les sur le champ .
Comment
le ciel bleu pourrait-il briller paisiblement
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
Levez-vous,
vous les enfants martyrs
Torturés
à mort par ces bouchers.
Saisissez
ces assassins et faites-les juger,
Au
nom de tous les enfants des temps à venir.
Et
vous qui avez survécu à ces tueries
Sur
le Rhin, sur le Belt, à Paris, à Minsk, à Varsovie,
Le
souvenir ne devrait jamais vous laisser dormir
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
Tant
que les meurtriers vivront de par le monde
Poème russe Пока убийцы ходят по земле (1965) - : Jewgeni Jewtuschenko - Evgueni Aleksandrovitch Evtouchenko
Version allemande: Wladimir Wischnjak
Musique: Eduard Kolmanowski
Ceux-là et tous les autres.... |
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