mercredi 16 avril 2014

GUEULES NOIRES

GUEULES NOIRES


Version française – GUEULES NOIRES – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Musi neri – Gang – 2014





En février 2009, le charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle est devenu un musée de la mine.
Dans l'ancienne salle des machines, Charles Szymkowicz, fils de mineur, peint des gueules noires 



Après la guerre de 1939-45, il y eut la « Bataille du charbon », on envoya les « gueules noires » sur le front de la mine... On croyait que c'était la paix, mais c'était la continuation de la Guerre de Cent Mille Ans. Les anciens et les nouveaux riches repartaient à l'offensive... Ils en appelaient comme d'ordinaire,à l'union sacrée, au sacrifice... Pour le progrès, cette fois. La patrie avait mis un autre masque. Il s'agissait d'aller au charbon... Quant à la fleur rouge dans la poitrine ou dans le cœur, elle s'appelle silicose... Elle tue juste plus lentement que le grisou, mais elle fait souffrir atrocement ; comme les gaz, elle étouffe.
Il y eut jusqu'à cent mille mineurs dans nos régions... Il n'y en a plus... Les enfants, petits-enfants de ceux qui ont fait la richesse sont chômeurs maintenant... Il y a d'ailleurs plus de chômeurs qu'il y a jamais eu de mineurs.


D'un côté, dit Lucien l'âne, un peu rêveur, c'est une bonne chose que les mines ont été fermées. C'était l'enfer, on y transformait l'homme en charbon... On partait à vingt ans ou même avant la fleur au fusil, l'angoisse au cœur et malgré la détresse des matins, on produisait de la richesse. On y laissait sa peau, dans le meilleur des cas, seulement ses poumons... Il fallait fermer les mines, mais ce n'était pas une raison pour jeter les gens... C'est là une des multiples raisons pour lesquelles il nous faut reprendre jour après jour, sempiternellement notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde exploiteur, asphyxieur, étouffeur et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






Saints, nous n'irons pas au paradis
Nous, il nous faudra aller sous terre
Où le noir est plus noir qu'une noire nuit
Dans la mine, on est en enfer
On est venus pour produire du charbon
En train, on a passé la frontière
Ici dessous, on a connu la misère
La faim, la misère, la misère du fond
Ici dessous, on a connu la misère
Il n'y a jamais de soleil sous la terre
Il n'y a pas de lune, il n'y a pas d'étoiles
Et beaucoup d'entre nous y ont laissé leur peau
Il n'y a pas de lune, il n'y a pas d'étoiles
Et beaucoup d'entre nous y ont laissé leur peau

Mais cette vie dans la mine n'est pas une vie
On crache du sang et la fatigue est infinie
On frappe et frappe dur là dans le fond
Car pour le progrès, il faut plus de charbon
Mais ce progrès ne nous plaît pas
Car tout l'or va aux patrons et à nous, va la croix
Pour nous, ce progrès est une chaîne
Nous ne voulons plus payer cette peine
Gueules noires, nous sommes émigrés
Damnés sous la terre, exploités,
Une fleur rouge fleurit dans notre cœur
Un rêve qu'on appelle liberté
Une fleur rouge fleurit dans notre cœur
Un rêve qu'on appelle liberté

Et unis côte à côte, on va lutter
Pour le travail, le travail et la dignité
Dans les mines, les champs, les ateliers
Naîtra la future humanité
Des mines, des champs, des ateliers
Naîtra la future humanité

Saints, nous n'irons pas au paradis
Nous, il nous faudra aller sous terre
Où le noir est plus noir qu'une noire nuit

Dans la mine, on est en enfer 

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