Version française – L'ORCHESTRE PASSE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Passa la banda – Giuseppe «Peppe» Giuffrida – 2012
Paroles et musique de Peppe Giuffrida, auteur-compositeur, compositeur guitariste, percussionniste de Catane.
Dans le court-métrage « La ricotta e il caffè», de Sebastiano Rizzo, consacré à la figure de l'écrivain, journaliste, dramaturge, essayiste et scénariste catanais Giuseppe « Pippo » Fava, tué par la mafia en 1984, le 5 janvier, il y a exactement 30 ans aujourd'hui.
« Quelquefois
il faut m'expliquer ce qui nous le fait faire, par Dieu. Car, on sait
comme ça finit l'une ou l'autre fois : un demi-million à n’importe
quel gamin et il t'attend au bas de chez toi… » Pippo
Fava.
« La ricotta e il caffè» est le titre du court-métrage d'où est extraite cette intense chanson de Peppe Giuffrida [LA RICOTTA E IL CAFFÈhttp://www.youtube.com/watch?v=NEVkAn4iIUc
« La ricotta e il caffè» est le titre du court-métrage d'où est extraite cette intense chanson de Peppe Giuffrida [LA RICOTTA E IL CAFFÈhttp://www.youtube.com/watch?v=NEVkAn4iIUc
]…
Le bon café qui plaisait tant à Pippo Fava ; la ricotta qui lui fut
remise, en grande quantité, avec une caisse de champagne, de la part
de l'entrepreneur Gaetano Graci, quelques jours avant que le
journaliste catanese fut tué par Cosa Nostra. Déjà, la ricotta et
le champagne (« Monsciandò », le Moët & Chandon,
marque préférée des boss), deux gourmandises qu'on imagine
justement pas mises ensemble et qui produiraient une acidité
insoutenable…
Un avertissement, donc, en pur style mafieux…
Et le tueur en effet ne se fit pas attendre. Fava fut assassiné car avec le journal par lui fondé et dirigé, « I Siciliani », il avait rompu le silence sur les rapports entre mafia, politique et grand entrepreneuriat. « Les quatre cavaliers de l'apocalypse mafieuse » fut le titre explicite de l'enquête sur ces connivences, publiée dans le premier numéro du mensuel, dans laquelle appraissaient explicitement les noms des cavaliers du travail Mario Rendo, Francesco Finocchiaro, Carmelo Costanzo et Gaetano Graci (celui de la ricotta avec le champagne) auprès de celui du boss Nitto Santapaola. (tiré de Vittime Mafia - Per non dimenticare – Victimes Mafia – Pour ne pas oublier)
Un avertissement, donc, en pur style mafieux…
Et le tueur en effet ne se fit pas attendre. Fava fut assassiné car avec le journal par lui fondé et dirigé, « I Siciliani », il avait rompu le silence sur les rapports entre mafia, politique et grand entrepreneuriat. « Les quatre cavaliers de l'apocalypse mafieuse » fut le titre explicite de l'enquête sur ces connivences, publiée dans le premier numéro du mensuel, dans laquelle appraissaient explicitement les noms des cavaliers du travail Mario Rendo, Francesco Finocchiaro, Carmelo Costanzo et Gaetano Graci (celui de la ricotta avec le champagne) auprès de celui du boss Nitto Santapaola. (tiré de Vittime Mafia - Per non dimenticare – Victimes Mafia – Pour ne pas oublier)
À
21h30, le 5 janvier 1984, Giuseppe Fava se trouvaient dans la rue du
Stade et allait chercher sa nièce qui jouait dans «Pensaci,
Giacomino! » au Théâtre Verga. Il venait de quitter la
rédaction de son journal. Il n'eut pas le temps de descendre de sa
Renault 5 qu'il fut abattu de cinq projectiles calibre 7.65 à la
nuque. Initialement, l'homicide fut étiqueté comme délit
passionnel, tant par la presse que par la police. On dit que le
pistolet utilisé n'était pas parmi celles-là habituellement des
employées en délits à imprime mafieux. On commencer même à
fouiller parmi les papiers de « les Siciliens », dans
cherche d'épreuves : une autre hypothèse était le mobile
économique, pour les difficultés dans lesquelles il versait la
revue.
Même
les institutions, in primis le maire Angelo Munzone, accréditèrent
cette thèse, jusqu'à éviter d'organiser une cérémonie publique
en présence des plus hautes autorités citadines. Les premières
déclarations officielles furent déplorables. Le député Nino Drago
demanda la clôture rapide des enquêtes car « autrement les
cavaliers pourraient décider de transférer leurs usines au Nord ».
Le maire réaffirma que la mafia à Catane n'existait pas.
[...]
L'enterrement se tint dans la petite église de Saint Maria della Guardia à Ognina et peu de personnes rendirent le dernier hommage au journaliste ; ce furent surtout des jeunes et des ouvriers qui accompagnèrent le cercueil. [.] (d'it.wikipedia)
L'enterrement se tint dans la petite église de Saint Maria della Guardia à Ognina et peu de personnes rendirent le dernier hommage au journaliste ; ce furent surtout des jeunes et des ouvriers qui accompagnèrent le cercueil. [.] (d'it.wikipedia)
Le
procès pour l'assassinat de Giuseppe Fava s'est conclu presque 20
ans après, en 2003, lorsque la Cour de Cassation a confirmé la
prison à vie en envoyant, le boss Nitto Santapaola, dit «Il
Licantropo – le Loup-garou » ou «Il Cacciatore – le
Chasseur » (voir la quatrième strophe de la chanson), et pour
l'exécuteur, Aldo Ercolano, catanais et mafieux aussi lui, auteur de
dizaines de homicides.
Ognina,
également citée dans la quatrième strophe, est un quartier de
Catane. À l'origine, c'était un bourg marin, mais dans les années
les 50 et 60 (les années de « «Le mani sulla città – les
mains sur la ville ») et ensuite dans les ans 70 et 80, Ognina
fut l'objet d'une grande « bétonisation » - immeubles,
boulevard de ceinture et même un pont (démoli récemment) - gérée
en grande partie de la mafia et de ses « cavaliers de
l'Apocalypse », les entrepreneurs proches des « cosche »
(bandes mafieuses).
Giuseppe
Fava ne fut pas seulement un courageux journaliste mais aussi un
écrivain passionné ; son roman « «Passione di Michele
– La Passion de Michele », une histoire d'émigration en
Allemagne, que Fava lui-même transforma en scénario pour le film de
l'Allemand Werner Schroeter intitulé « Palerme oder
Wolfsburg », qu'en Italie personne n'a jamais vu, malgré qu'en
1980, il se soit adjugé l'Ours d'Or au Festival du cinéma de
Berlin…
Le
28 décembre 1983 donne sa dernière interview à Enzo Biagi dans
l'émission Filmstory, transmise sur RAI Uno, sept jours avant son
assassinat. Il disait :
« Je me rends compte qu'il existe une énorme confusion sur le problème de la mafia. Les mafieux siègent au Parlement, les mafieux parfois sont ministres, les mafieux sont des banquiers, les mafieux sont ceux qui à cet instant sont aux sommets de la nation. On ne peut pas définir mafieux le petit délinquant qui vient et impose la taille sur une petite activité commerciale, ce sontdes affaires de petite criminalité, qu'on trouve je crois dans toutes les villes italiennes, dans toutes les villes européennes. Le phénomène de la mafia est beaucoup plus tragique et important… »
("I mafiosi stanno in Parlamento" - « Les mafieux sont au Parlement)
Museaux noirs, murs noirs
Noire est la cité
Les yeux des gens sont noirs
Quand ils sont sans pitié
Assassins et geôliers
Dans le même café
Constructeurs, cavaliers
Sans âme, sans pitié
Autoroutes,
tribunaux, quartiers
Et un pont à Ognina
Aux mains du chasseur de Catania
Tout et quatre sociétés
Et un pont à Ognina
Aux mains du chasseur de Catania
Tout et quatre sociétés
Les années Septante
Et les dix années suivantes
La bande passe
La bande tire
La bande passe
La bande tire
L'orchestre
joue, joue l'orchestre
Passe la Sainte et les gens s'inclinent
La bande tire, tire la bande,
Il y a le mort les gens s'éloignent
Passe la Sainte et les gens s'inclinent
La bande tire, tire la bande,
Il y a le mort les gens s'éloignent
Passe
l'orchestre, l'orchestre passe
La fleur à la bouche, la balle en poche
La fleur tombe, elle est tombée cette fleur
Crie Catania, car demain on meurt
On meurt
On meurt
On meurt
On meurt…
La fleur à la bouche, la balle en poche
La fleur tombe, elle est tombée cette fleur
Crie Catania, car demain on meurt
On meurt
On meurt
On meurt
On meurt…
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