vendredi 25 octobre 2013

Victor

Victor


Chanson québécoise
Paroles et musique : Jean-François LESSARD – 2010
http://www.youtube.com/watch?v=UJeFpJdUHNU#t=12






Victor, elle s'intitule Victor, la chanson ?


Exactement. Et comme tu le vois à son auteur et son interprète – Jean-François Lessard, c'est une chanson québécoise. Avant d'aller plus avant en ce qui concerne la chanson elle-même, deux mots de la chanson québécoise en général et pour en dire ce que tu devines, à savoir qu'on n'en connaît pas grand chose de ce côté de la mer océane. Pour ajouter que ce n'est pas qu'on n'aimerait pas la connaître... Surtout celle d'aujourd'hui. Car pour celle d'hier ou d'avant-hier, elle a su trouver son chemin. Mais comment faire ?


Le mieux serait sans doute que l'un ou l’autre habitant du Québec fasse le relais auprès des CCG.


Bon... En attendant, je reviens à la chanson intitulée Victor et à ce qu'elle raconte. Elle raconte l'histoire de Victor Jara, Víctor Lidio Jara Martínez, assassiné comme bien d'autres par les militaires chiliens, dans le stade de Santiago suite au coup d'État du 11 septembre (9/11) ... 1973, fomenté et réussi à l'incitation et avec l'aide et l'appui des Zétazunis. Elle ira se mettre aux côtés des bien 30 chansons de Victor Jara et d'autant de chansons le concernant présentes dans les CCG [[http://www.antiwarsongs.org/do_search.php?lang=it&idartista=93&stesso=1]]. Comme dit Jean- François Lessard :


C'est pas une fable, c'est pas un conte
C'est une histoire pour mes enfants
Afin qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant


En effet, dit l'âne Lucien, la chanson est une arme – on le sait bien ici – et puis, nous elle nous aide à tisser le linceul de ce vieux monde rongé par l'ambition, le progrès, l'économie, les finances, le marché, tous animaux boulimiques, indécents, avides, moteurs de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d’asseoir leur domination, leur prospérité et leurs énormes fesses. Un si vieux monde tremblant, gâteux et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Depuis qu'on laisse tomber la nuit
Sur nos cauchemars d'insomniaques
On trouve toujours des liturgies
Des Superman paradisiaques

Mais on parle rarement de ceux
Qui ont su faire de leur vivant
Trembler les riches trembler les dieux
Que sanctifie l'histoire des grands

Et quand ta voix de Santiago
Me chante les fantômes du Chili
C'est dans mes veines et dans mes os
Que je sens résonner leur vie

C'est pas une fable, c'est pas un conte
C'est une histoire pour mes enfants
Afin qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant

Un onze septembre que l'oncle Samedi
A oublié depuis longtemps
On t 'a menotté pour un drame
Blindé contre les sentiments
Car il y a les gens les ordinaires
Et tous les rêves qu'ils ont dans le cœur
Puis viennent l'argent els militaires
Et tout ce qu'ils ont de dictateurs

C'est pas une fable, c'est pas un conte
C'est une histoire pour mes enfants
Afin qu'ils sachent qu'un vrai héros
Ça peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant

Ils t'ont installé dans un stade
Comme si c'était pour un spectacle
Devant tes six mille camarades
Le souffle court, prêts au massacre

On n'écrit pas tous bien notre vie
Et trop rarement devant la mort
Un refrain fut si bien choisi
Comme tu as su le faire Victor


Parlé :

« On a amené Victor au milieu du stade et on lui a ordonné de mettre les mains sur une table. Dans celles de l'officier, il y avait une hache. D'un coup sec, il a coupé les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite .Le corps de Victor s'est écroulé. Le hurlement des 6000 prisonniers a retenti dans le stade. L'officier s’est précipité sur lui en criant : « Chante maintenant pour ta puta madre » et il a continué à le rouer de coups. Tout d'un coup, Victor s'est levé et il s'est dirigé vers les gradins. Puis, on l'a entendu dire à la foule : « On va faire plaisir au commandante ». Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix brisée, il a commencé à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde a repris en chœur. C'en était trop pour les militaires ; on a tiré une rafale et Victor s'est lié en avant. D'autres rafales se sont fait entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec lui. Il y eut un véritable écroulement de corps tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait plus. Il était mort. » [ Extrait du texte original de Manuel Cabezas]

C'est pas une fable, c'est pas un conte
C'est une histoire pour mes enfants
Afin qu'ils sachent qu'un vrai héros

Ça peut n'avoir comme arme qu'un tour de chant

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